DÉVELOPPEMENT PERSONNEL
ÉCO GESTION
Auteur(s) : ANNE-CLAIRE GAGNON
Le bien-être professionnel se mesure et s’apprécie chaque jour au travail. Et chacun peut apporter sa contribution pour changer quelque chose. Explications.
Mind Matters Initiative 1, dirigée par Lizzie Lockett, a été mis en place par le Royal College of Veterinary Surgeons (RCVS, équivalent britannique de l’Ordre des vétérinaires) et propose chaque année à la British Small Animal Veterinary Association (BSAVA) des conférences pour prévenir le stress au travail.
Elinor O’Connor, professeure de psychologie à Manchester, a rappelé que la bonne organisation du travail est bénéfique pour la santé physique et mentale2. Le stress est une notion subjective, personnelle, fruit de l’interaction entre les demandes qui nous sont faites et la perception que nous en avons. En Grande-Bretagne, 90 % des vétérinaires s’estiment stressés, selon l’enquête menée par le RCVS. Cette réalité conduit nombre de vétérinaires, jeunes ou moins jeunes, à changer de lieu de travail, de mode d’exercice voire de profession.
Une autre approche consiste à rester dans son domaine professionnel et à développer nos capacités de résilience, une des propositions de 2019 du RCVS, qui a déjà conçu des “webinaires” de pleine présence, de gestion du sommeil (les dysfonctionnements étant fréquents et à l’origine de maladies, physiques et/ou mentales). La pratique du sport, de la relaxation, l’approche nutritionnelle et le soutien social font partie de tous les facteurs protecteurs de notre santé mentale. Reste que certains d’entre nous ont des facteurs individuels qui carencent leurs capacités de résilience (à tester en anglais sur ce lien3), laquelle repose sur la confiance, la détermination, l’adaptabilité et le soutien social.
Les sources de stress sont à identifier : les demandes des clients, les actes eux-mêmes (euthanasies), le rythme de travail, l’absence de pauses régulières. La loi française sur la déconnexion n’a pas été déclinée outre-manche, mais l’idée simple de multiplier la fréquence des pauses et de revoir les relations de travail fait son chemin.
Parler régulièrement, pour évaluer ce qui va et ne va pas, implique qu’il y ait un contrôle du travail effectué, car son absence est source de stress (puisqu’on ne sait jamais si ce que l’on fait correspond aux attentes). Prendre le temps de féliciter les salariés pour les réussites sont des choses simples et très efficaces. Le pouvoir d’un merci est énorme, et la reconnaissance du travail protège durablement du stress. Toutes ces pistes sont à cultiver dès le début des études vétérinaires, raison pour laquelle Mind Matters
est également aux côtés des étudiants vétérinaires et que le RCVS a lancé un projet pilote d’accompagnement des jeunes diplômés, Vivet, par des mentors seniors. Autant de pistes qui font partie du plan stratégique établi par le RCVS.
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2 Conférence tenue le 5 avril 2018 à Birmingham (Royaume-Uni).
VET WELL-BEING AWARDS : LES RÉCOMPENSES D’UNE APPROCHE MÉTHODIQUE, ANCRÉE SUR LA RÉALITÉ, AVEC DES PISTES D’ACTION VARIÉES