Renne des neiges

Mystère de la distribution, ce récit d’apprentissage d’un petit renne sauvage, initialement prévu pour les fêtes de fin d’année, ne pourra plus surfer sur l’engouement dont l’espèce bénéficie à Noël comme ce fut le cas en Finlande où le film est arrivé en tête du box-office. On y suit le combat d’Aïlo pour survivre pendant sa première année au sein du dernier troupeau sauvage de rennes lapons, sa frêle existence l’exposant à tous les prédateurs de la forêt boréale (rapaces, loups, glouton). Assumant sa part de fiction, la réalisation s’inspire de l’imagerie enchantée des contes d’animation tels que Bambi, Niko, le petit renne ou L’Âge de glace, jouant avec des cadres serrés (impliquant une grande proximité aux animaux, forcément imprégnés) et un montage habile sachant profiter des improvisations de ses protagonistes, comme cette cocasse séquence d’une hermine survoltée. Également documentaire, le film recourt à une voix off pour commenter les images et nous parler de la faune nordique avec une légèreté de ton appréciable. En dépit de la qualité du commentaire, de son humour et du soin à ne pas trop appuyer le moralisme environnemental, son usage sur la longueur (et le renfort d’une musique redondante) montre qu’il n’est pas si simple d’échapper au conformisme. Si l’investissement humain requis par les extrêmes conditions de tournage aurait mérité une plus grande prise de risque artistique, le spectacle garde de nombreux atouts pour séduire un public familial en quête d’émerveillement.
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Aïlo : une odyssée en Laponie de Guillaume Maidatchevsky, raconté par Aldebert, France-Finlande, 1 h 26, sortie le 13 mars.