Une subvention de 1 million de dollars pour aider les victimes de violence et leurs animaux - La Semaine Vétérinaire n° 1801 du 09/03/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1801 du 09/03/2019

ÉTATS-UNIS

ACTU

Auteur(s) : BÉNÉDICTE ITURRIA  

La Banfield Foundation, via son programme Safer Together , apporte son soutien aux victimes de violence domestique et à leurs compagnons à quatre pattes afin qu’ils puissent retrouver un environnement sécurisé.

Fondé en 1955 à Portland dans l’Oregon (États-Unis), Banfield Pet Hospital est aujourd’hui la plus grande entreprise privée de médecine vétérinaire des États-Unis. Elle gère plus de 1 000 cliniques vétérinaires à travers le pays et à Porto Rico. En 2015, la société a créé sa branche caritative, la Banfield Foundation 1 , afin d’améliorer le bien-être des animaux de compagnie. Par le biais de ses programmes de subventions, elle s’engage à soutenir les organisations à but non lucratif qui fournissent une assistance vétérinaire aux propriétaires d’animaux domestiques et s’emploient à maintenir les animaux avec leurs familles. L’un de ses programmes, intitulé Safer Together, est plus particulièrement dédié aux victimes de violence domestique et à leurs compagnons à quatre pattes. Il vise à offrir une aide financière à des structures qui luttent pour aider les personnes et leurs animaux à échapper à la maltraitance, comme des centres d’accueil pour les victimes, des refuges pour animaux et des familles d’accueil. Les subventions ont pour but d’offrir aux animaux des soins vétérinaires préventifs et d’urgence, des abris temporaires et une thérapie comportementale. Les associations peuvent utiliser une partie des aides pour couvrir les coûts engagés pour un spécialiste de la santé et du bien-être des animaux.

Mieux faire prendre conscience du lien

Le 5 mars, Banfield a annoncé depuis son siège social de Vancouver (État de Washington) son engagement pour mieux faire prendre conscience du lien qui existe entre la violence domestique et la maltraitance animale. La fondation s’est pour cela engagé à investir 1 million de dollars sur quatre ans dans son programme Safer Together. Comme il est expliqué dans son communiqué de presse, les recherches suggèrent que jusqu’à 89 % des victimes de violence domestique propriétaires d’animaux de compagnie déclarent que leur agresseur a menacé, blessé ou tué leur fidèle compagnon2. De plus, jusqu’à 48 % des victimes restent dans une relation abusive parce qu’elles craignent pour la sécurité de leur animal3. Cependant, avec seulement 6 à 10 % des refuges pour victimes de violence domestique acceptant les animaux, la nécessité de créer et d’accroître le soutien à des programmes comme Safer Together est à la fois essentielle et urgente pour protéger le lien humain-animal et, au final, sauver des vies. Cette initiative est à multiples facettes. Outre les subventions citées précédemment, elle comprend la création d’un comité consultatif pour guider le programme. Il est composé exclusivement de volontaires, tous experts de renom du bien-être animal et de la violence domestique, tels que Phil Arkow, coordinateur du National Link Coalition 4.

Une formation pour les vétérinaires

Un peu plus tard dans l’année sont prévues une formation continue pour les vétérinaires et une campagne de sensibilisation du public. En engageant la profession vétérinaire et en fournissant des ressources éducatives, la fondation espère attirer l’attention de plus de personnes sur le lien entre la maltraitance animale et la violence domestique. Impliquer les professionnels est capital pour Myra Rasnick, membre du comité consultatif et directrice exécutive de Ahimsa House, organisation non gouvernementale qui aide les victimes de violence domestique dans l’État de Géorgie : « Les soins vétérinaires sont essentiels aux victimes humaines et animales. Étant donné que la violence domestique est une question de pouvoir et de contrôle, de nombreuses victimes sont empêchées par leur agresseur d’accéder à des soins vétérinaires pour leurs animaux. Environ 95 % des animaux de compagnie admis dans notre programme nécessitent des soins, préventifs ou urgents, pour soigner les blessures ou les maladies causées par la maltraitance et la négligence. Les vétérinaires jouent un rôle crucial non seulement dans le traitement de ces animaux, mais également dans la reconnaissance des signes de cruauté envers les animaux. Faire le lien entre cette cruauté et la violence domestique fait des vétérinaires une bouée de sauvetage pour les victimes de violence conjugale, en fournissa nt une intervention plus précoce qui puisse aider à sauver à la fois des vies humaines et animales. »

1 bit.ly/2cWch3z.

2 Fitzgerald A. J., Barrett B. J., Stevenson R, Cheung C. H. Animal maltreatment in the context of intimate partner violence : a manifestation of power and control ? Violence Against Women. 2019, 4:1077801218824993.

3 Carlisle-Frank P., Frank J. M., Nielsen L. Selective battering of the family pet. Anthrozoös. 2004, 17, 26-42.

4 nationallinkcoalition.org.