Assemblée générale de la SNGTV : un bilan positif - La Semaine Vétérinaire n° 1804 du 30/03/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1804 du 30/03/2019

PROFESSION

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON 

La Société nationale des groupements techniques vétérinaires s’est réunie le 4 avril pour présenter son rapport d’activité, marqué notamment par un retour à l’équilibre financier.

Après quelques années difficiles, nous sommes de nouveau excédentaires de 77 391 , grâce à notre bonne activité de formation, au maintien du nombre de nos adhérents, et à une meilleure gestion de nos finances ». L’annonce, faite par Jean-François Labbé, trésorier de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), lors de son assemblée générale qui s’est tenue le 4 avril à Paris, est une bonne nouvelle. Car de cet équilibre financier découle directement le partenariat avec la Direction générale de l’alimentation, comme l’a sous-entendu Patrick Dehaumont, son directeur général, qui représentait le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume. « Il faut que l’on sécurise le modèle économique pour avoir un système robuste sur la durée », a-t-il expliqué. « Les conventions avec les commissions nationales de la SNGTV ne sont pas remises en cause 1 . Nous souhaitons aussi mieux nous appuyer sur les OVVT 2 pour y déléguer des missions de service public, ce que nous n’avions pas fait jusqu’à présent », a-t-il précisé. Bilan positif donc pour la SNGTV, qui conforte sa place dans les politiques sanitaires françaises.

Des acteurs engagés

Bilan positif aussi pour la Commission porcine, qui s’est fortement mobilisée face à l’arrivée de la peste porcine africaine (PPA) en Belgique. Comme l’a expliqué Philippe Le Coz, président de la commission porcine, les experts de la filière au sein de la SNGTV sont intervenus pour relire les arrêtés avant publication, ont participé chaque semaine aux cellules de crise nationale, et ont élaboré trois formations : une téléformation générale sur la maladie, une formation sur la réalisation des prélèvements sanguins et une, en partenariat avec l’Ifip, Institut du porc, sur la biosécurité. Cette dernière a déjà été suivie et validée par plus de 300 vétérinaires et techniciens, qui devront à leur tour former plusieurs milliers d’éleveurs en moins d’un an. En outre, au niveau régional, un énorme travail a été effectué par l’OVVT du Grand-Est : sensibilisation des vétérinaires sanitaires, organisation de visites de biosécurité dans les zones réglementées et de formations, participation à la cellule de crise régionale. « Cela a montré l’importance du couple animateur-référent », soit, pour le Grand-Est, respectivement Clotilde Laffineur et Alain Mayer. Au final, pour lui, cette crise montre que le réseau des GTV et l’activité OVVT fonctionnent bien : « Je ne vois pas comment il est possible de maîtriser une crise sanitaire sans un échelon régional. » En outre, elle aura permis d’identifier les besoins en matière de complémentarité entre l’État, les vétérinaires et les organisations sanitaires des éleveurs.

De nouveaux outils

L’année 2018 a été riche et notamment marquée par le renforcement de la mission historique de la SNGTV, à savoir la formation. Ainsi, Gérard Bosquet, secrétaire général de la SNGTV, a rappelé la création d’un comité de formation constitué de six personnes qui se réunissent trois fois par an. De plus, la SNGTV est désormais référencée Datadock. « Nous avons réalisé une bonne activité de formation pour 2018 : 1 417 vétérinaires ont suivi 144 sessions élaborées par l’ENSV 3 et la SNGTV », a-t-il précisé. En outre, le bulletin des GTV a fait peau neuve, dans une version remaniée, et un nouveau site internet verra prochainement le jour. Parmi les autres réalisations, Vetélevage continue son évolution, avec la création d’une nouvelle interface serveur, l’ajout d’une fonctionnalité de gestion électronique des documents et la possibilité de saisir des événements sanitaires via SMS. Finalisée en 2018 et lancée début 2019, l’application VetoApp permet, quant à elle, de diffuser des informations, en particulier aux vétérinaires sanitaires, à savoir les actualités sanitaires, les informations réglementaires locales et nationales ou encore le planning des sessions de formation continue. Enfin, la SNGTV a travaillé sur plusieurs dossiers techniques, notamment sur le Guide de bonnes pratiques du médicament vétérinaire, le bien-être animal, la conception d’un référentiel par la commission parasitologie dans le cadre du plan national d’action pâturage extensif en milieu humide, ou encore la feuille de route Réseaux de vétérinaires en territoires ruraux et en productions animales.

1 En 2016, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé l’octroi de financement, par voie de convention, pour disposer d’un permanent dans chaque OVVT, en charge d’animer le réseau régional de vétérinaires sanitaires. Cette convention est valable du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2019. Voir la note de service DGAL/SDSPA/2016-770 du 29/9/2016.

2 Organisations vétérinaires à vocation technique (bit.ly/2U6MYkl).

3 École nationale des services vétérinaires.

LA SNGTV EN CHIFFRES


•2 170 adhérents en 2018 (sur 2 500 praticiens investis majoritairement en productions animales).

•110 membres associés.

•857 membres GTV junior.

•728 structures d’exercice professionnel.

•1 338 sessions de formation organisées depuis 2008, pour 15 418 praticiens.

MAINTENIR LES COMPÉTENCES DES VÉTÉRINAIRES

Lors de l’Assemblée générale de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), Patrick Dehaumont, directeur général de l’alimentation, l’a rappelé : « La famille vétérinaire a un rôle fondamental en matière de santé animale ». De plus, « du fait de ses relations de confiance avec les éleveurs, elle constitue un réseau important pour l’État », en tant que sentinelle, mais aussi en tant que vecteur d’informations. Outre ces rôles, le vétérinaire pourrait également s’impliquer à l’avenir dans de nouvelles thématiques : « Je pense qu’il est important de renforcer l’action dans le domaine du bien-être animal et de la faune sauvage, et de mieux le faire savoir à la société civile ». Pour ce faire, encore faut-il que cette expertise ne se perde pas. C’est là qu’intervient la SNGTV. « Elle a un rôle en matière de formation continue. C’est ce qui nous permet de maintenir les compétences techniques des acteurs et de faciliter la transmission d’informations ». En clair, de permettre d’avoir des vétérinaires relais des politiques publiques. Dans ce cadre, les organisations vétérinaires à vocation technique (OVVT) sont tout indiquées pour assurer des missions d’animation et de gestion du réseau vétérinaire sanitaire, comme l’a laissé entendre Patrick Dehaumont : « Nous souhaitons nous appuyer sur la SNGTV, car nous avons des projets en commun à développer, nous avons besoin d’expertise, ainsi que de gérer et d’animer le réseau de vétérinaires sanitaires sur notre territoire. » Rendez-vous donc l’année prochaine pour faire le point.

LE MAILLAGE VÉTÉRINAIRE : UN PROBLÈME, DES SOLUTIONS

Représentant le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation à la dernière assemblée générale de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), Patrick Dehaumont, directeur général de l’alimentation, a réaffirmé l’importance du vétérinaire sanitaire, de par son rôle de sentinelle de la santé et du bien-être animal, et de pédagogue via notamment la réalisation des visites sanitaires. Or, le maillage se fissure, comme l’a montré Claire Beauvais, présidente du GTV Île-de-France : « Malgré une augmentation de 9,5 % du nombre d’inscrits à l’Ordre entre 2013 et 2017, on note une grande hétérogénéité entre les régions, et tous les praticiens n’exercent pas en rurale ». En outre, le nombre de praticiens purement ruraux a diminué au profit des profils mixtes. Quelles sont les solutions ? Pour elle, il faut au préalable connaître les attentes des jeunes diplômés. « Une enquête récente du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral a établi les principaux critères d’attractivité du premier emploi vétérinaire », a-t-elle poursuivi. Outre la localisation, sont listés notamment un bon niveau d’équipement, des structures de deux à cinq vétérinaires, un besoin d’encadrement par des seniors, ainsi qu’une ambiance agréable dans la structure, incluant le fait de bénéficier d’une « liberté de parole ». « Pourquoi pas inventer un nouveau métier vétérinaire One Health/One Welfare répondant à la demande sociétale », a-t-elle aussi proposé. En attendant, les professionnels, comme les écoles, se sont déjà fortement mobilisés, en témoigne l’organisation des stages tutorés, le projet VeTerrA (vétérinaires et territoires ruraux attractifs), l’élaboration d’un nouveau référentiel d’enseignement vétérinaire ou encore le dispositif Envie de clientèle. Côté état, on mise sur la contractualisation : « Nous souhaitons avancer sur cette solution sachant que l’état doit prendre sa part », a soutenu Patrick Dehaumont. En parallèle, la profession a fait remonter, via les GTV régionaux, ses doléances pour améliorer la situation. Financement pour l’accueil des jeunes, formation de vétérinaires polyvalents et confiants, aide financière à l’installation en territoire rural, généralisation du statut de collaborateur libéral, revalorisation des actes des vétérinaires sanitaires, financement des urgences par les collectivités territoriales, création de plateformes de régulation des urgences… Les demandes sont nombreuses, et concernent aussi bien la formation et l’installation que les modalités d’exercice.