Edito
Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE
Alors que les démarches en faveur d’un meilleur respect du bien-être animal se multiplient, celui des professionnels du secteur animalier (éleveurs, abatteurs… mais aussi vétérinaires) semble précaire. Bien qu’en France les données chiffrées du taux de suicide chez les vétérinaires en exercice ne sont pas connues, ces derniers sont fragilisés, à l’image des travailleurs du secteur agricole1. Une thèse de 20152 indiquait que, dans certains pays européens, ce taux était trois à quatre fois plus élevé chez les vétérinaires que dans la population générale. Dans un tel contexte, on peut se demander quelles sont les causes de ce mal-être. Prend-il sa source lors des études ? Et quelle est la situation chez nos voisins européens ? Ce sont quelques-unes des questions auxquelles a tenté de répondre une étudiante de l’ENVA lors de son travail de thèse mené auprès de 18 écoles vétérinaires, première grande enquête à l’échelle européenne jamais lancée sur le sujet. Agrémenté de différents témoignages d’étudiants et de membres du personnel éducatif, notre dossier3 en dévoile les principales conclusions et laisse à réfléchir quant aux possibles mesures à mettre en place pour garantir le bien-être du soignant, facteur clé pour assurer celui de l’animal.
1 Milner A., Spittal M. J., Pirkis J., LaMontagne AD. Suicide by occupation : systematic review and meta-analysis. Br. J. Psychiatry. 2013;203(6):409-416.
Klingelschmidt J., Milner A., Khireddine-Medouni I. et coll. Suicide among agricultural, forestry, and fishery workers : a systematic literature review and meta-analysis. Scand. J. Work Environ Health. 2018;44(1):3-15.
3 Lire pages 38 à 44 de ce numéro.