Une thèse intitulée «
Bien-être des étudiants vétérinaires
: réalisation d’une enquête européenne et évaluation de la situation de l’ENVA
»
1 a été publiée en novembre dernier. Son auteure, Juliette Chauvet, est aujourd’hui praticienne à Meslay-du-Maine (Mayenne). Quand l’étudiante à Maisons-Alfort qu’elle était alors a-t-elle eu l’idée de cette thématique ? « Lors d’un congrès d’été de l’ISVA
2
en Roumanie, répond-elle. C’est une association d’étudiants vétérinaires qui cherche à améliorer la formation dans le monde. Donc,
au
cours d’une rencontre internationale, j’ai été très surprise d’entendre des étudiants vétérinaires originaires d’autres pays européens exprimer un mal-être très important. Je ne ressentais pas cela du tout au sein de notre école. Et donc, j’ai souhaité creuser la question. »
Des entretiens à Maisons-Alfort
La voilà donc lancée dans la première grande enquête à l’échelle européenne jamais menée sur ce sujet. Elle réalise notamment des entretiens avec six étudiants de l’ENVA de 2e année et six autres de 5e année, qui se sont portés volontaires, et elle note les résultats ainsi : «
Les étudiants de 2
e
année perçoivent la période des examens comme très stressante » (due à la quantité de travail à fournir et à des évaluations pas toujours comprises3). De plus, écrit-elle, « les étudiants ont parfois du mal à comprendre l’importance de certaines matières et perçoivent un décalage entre l’enseignement et les connaissances qu’il leur faudra mobiliser plus tard. Tout particulièrement, ils ont expliqué être inquiets face à leur incapacité à répondre aux questions de leur entourage sur leurs animaux. D’autre part, ils rapportent un manque d’encadrement dans la recherche de stage
ou dans les choix d’orientation
». Par ailleurs, ils auraient aussi « une difficulté à trouver un équilibre entre les études, la vie étudiante, un travail effectué en parallèle à leurs études
4
et une bonne hygiène de vie ». Enfin, pour les élèves de 5e année, la formation clinique au centre hospitalier universitaire vétérinaire d’Alfort (Chuva), ainsi que l’échéance de la thèse sont des sources de stress importantes5.
Le vécu personnel de l’auteure
Comment Juliette Chauvet ressent-elle subjectivement ces marqueurs de stress ainsi mis en avant ? « Globalement, l’ambiance est bonne à l’école
! Ceci dit
, on
ne peut nier que les études vétérinaires sont plutôt longues et difficiles. Jusqu’à la 5
e
année, il y a énormément de connaissances à emmagasiner, sans pouvoir choisir les espèces… Et les étudiants qui doivent passer des séances de rattrapage en septembre ont peu de vacances. En revanche, je pense que les
étudiants sont motivés par l’approche des animaux vi
vants. C’est pourquoi avoir des travaux dirigés (TD) les concernant dès la 1
re
ou la 2
e
année, tels que sont désormais conçus les nouveaux programmes, à la suite d’une réforme récente, c’est vraiment bien
». Peut-elle faire un commentaire sur la période des cliniques ? «
Lorsqu’elle est réalisée dans de bonnes conditions, il s’agit d’un excellent apprentissage pratique.
Du stress
peut en revanche apparaître s’il y a trop d’étudiants par cas ou s’il faut aller trop vite, car les élèves sont débordés par le nombre d’animaux à soigner… Certains ont aussi peur de ne pas être à la hauteur quand ils travaillent avec un grand spécialiste. Enfin, avoir le temps de rentrer manger à midi semble important pour le bien-être des étudiants.
»
Quel palmarès pour les écoles européennes ?
Un questionnaire a aussi été envoyé à des étudiants européens de 1re et 4e années. Avec, à la clé, des résultats significatifs exploitables recueillis auprès de 1 361 étudiants originaires de 18 écoles vétérinaires, localisées dans 12 pays européens (Allemagne, Angleterre, Danemark, Espagne, Finlande, France, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, Suède et Suisse). « Pour être pertinente, j’ai rédigé ce questionnaire avec l’aide de Marine Jouvet, psychologue clinicienne à l’université Paris-Est Créteil Val-de-Marne et à l’ENVA
», précise Juliette Chauvet. Il en ressort notamment que «
les étudiants européens de 4
e
année ont un niveau de bien-être évalué plus faible que ceux de 1
re
année, avec un niveau d’expression de symptômes dépressifs plus important, une perception du stress en école vétérinaire plus élevée et une hygiène de vie moins bonne (…). Car c’est une année plus chargée, avec plus de responsabilités et elle correspond notamment, dans de nombreuses écoles, au début des rotations cliniques en hôpital universitaire ». Un stress qui serait par ailleurs d’origine multifactorielle…
La bonne surprise de la thèse, conclut Juliette Chauvet, c’est que « le niveau moyen de bien-être des étudiants à Mai
sons-Alfort est globalement élevé ». Et, de façon générale, d’après les élèves eux-mêmes, il est relativement haut dans les écoles françaises comme dans celles des pays nordiques. Cependant, « une hétérogénéité intra-école a été démontrée dans les 18
écoles de l’étude, prouvant que même si la majorité des étudiants se portaient bien, une proportion non négligeable ne mène pas un quotidien facile, quelle que soit l’école d’origine ».
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1 Lien vers la thèse : bit.ly/2IpHJLo.
2 Association internationale des étudiants en médecine vétérinaire.
3 Lire page 34 de la thèse.
4 Sur le stress lié aux problèmes financiers, lire le dossier « Origine sociale et économique : quelles influences sur les étudiants ? », publié dans La Semaine Vétérinaire n° 1685 du 2/9/2016, pages 40 à 45.
5 Lire page 35 de la thèse.
QUELS SONT LES OUTILS ET LES SOLUTIONS À ENVISAGER POUR RÉDUIRE LE STRESS EN ÉCOLE VÉTÉRINAIRE ?
« DIVERS OUTILS SONT DÉJÀ MIS EN ŒUVRE »
Pour les “première année”, la semaine d’accueil est très importante pour créer un esprit de corps, un peu comme si l’on rentrait dans une grande famille. L’étudiant plus âgé qui parraine un “première année” joue aussi parfois un rôle clé. Car ce peut-être quelqu’un qui va très vite devenir un bon ami, qui peut nous aider et auquel on peut se référer. Par ailleurs, la pratique d’activités variées (dont le sport, la participation à des associations, etc.), le fait d’avoir une cafétéria ouverte tous les midis et les soirs permettent aussi de rencontrer beaucoup de monde, de s’amuser pour lâcher la pression. Du stress perdure cependant quand le métier ne colle pas à l’imaginaire de l’étudiant, quand on ne sait pas que choisir comme spécialisation, quand il faut apprendre à gérer durant les cliniques son propre stress, plus celui du propriétaire et celui de l’animal ! Enfin, il m’apparaît fondamental qu’un psychologue soit présent à temps partiel sur les campus, comme cela se fait déjà à Maisons-Alfort.
QUELS SONT LES OUTILS ET LES SOLUTIONS À ENVISAGER POUR RÉDUIRE LE STRESS EN ÉCOLE VÉTÉRINAIRE ?
« ON PEUT ÊTRE UN BON VÉTÉRINAIRE TOUT EN ÉTANT SEREIN ! »
Je pense que la gestion de notre propre stress devrait être enseignée à l’école. Notre formation devrait aussi mieux nous préparer à la dimension humaine de la relation client. Je trouve qu’actuellement nous ne maîtrisons pas suffisamment l’empathie, nous ne savons pas annoncer de mauvaises nouvelles, ni gagner la confiance des propriétaires, afin d’en obtenir des informations claires ou pour les fidéliser… Je m’intéresse aussi à la gestion du stress de l’animal. Les connaissances croissantes dans le domaine du pet friendly (comment aborder un animal, organiser les salles d’attente, prémédiquer les animaux anxieux, le medical training, etc.) devraient nous être enseignées et surtout être mises en pratique lors de notre apprentissage durant les périodes cliniques.
QUESTION À JEANNE-MARIE BONNET ET HÉLÈNE AGUESSE
« SANS ÊTRE LAXISTES, NOUS ESSAYONS D’AVOIR DES ÉTUDIANTS HEUREUX ! »
Comment faites-vous pour repérer un étudiant en souffrance ?
Sur le campus vétérinaire de Lyon, différents moyens sont mis en œuvre pour identifier, écouter et référer auprès de spécialistes – si besoin est – les étudiants les plus à risque. La plupart du temps, le mal-être remonte à nos oreilles, soit par l’étudiant lui-même, soit par un autre élève, soit via le responsable de promotion, ou grâce aux réunions régulières organisées au titre de la vie étudiante. Les situations de décrochage scolaire nous mettent aussi parfois en alerte… De plus, chaque élève bénéficie d’un enseignant référent et chaque “ancien” de 3e année veille sur un “première année”. L’école vétérinaire est donc bien moins anonyme qu’une grande université. Même si les effectifs sont en augmentation, nous formons tout de même un peu une grande famille…
Quel est le rôle et quelles sont aussi les limites d’une école en la matière ?
Certains de nos enseignants ont par le passé été formés pour apprendre à mieux identifier et à mieux écouter les étudiants qui seraient en situation de mal-être. Mais ce n’est pas à nous de poser un diagnostic médical. C’est pourquoi, à chaque rentrée, nous distribuons un livret d’accueil avec une liste de contacts utiles, dont celui d’une association de psychologues qui peut recevoir des étudiants sur Lyon (Rhône). Nous sommes aussi en train de réfléchir à la façon d’organiser la venue régulière d’une psychologue sur le campus, sans doute dès la rentrée prochaine. Enfin, quelque 70 étudiants ont déjà participé à des ateliers de gestion du stress et du sommeil, avec l’université de Lyon. C’est une opération qui pourrait être renouvelée ou reconduite autour d’autres grandes thématiques de la santé.
Vous menez aussi, tous les deux ans, une enquête sur la vie étudiante ?
C’est exact, nous en avons une qui est en cours actuellement. Elle concerne notamment la santé, la nutrition, la sexualité, les conduites addictives, les besoins matériels ou psychiques…
Quelles solutions développez-vous pour améliorer le bien-être des étudiants ?
La promotion du bien-être passe aussi par un grand nombre de sports ou d’activités qui sont proposés sur le campus. La direction soutient également, en les subventionnant, certaines initiatives étudiantes. Enfin, nos étudiants viennent souvent promener leurs chiens sur le campus de Lyon. Et au Crous1, ils ont toutes sortes d’autres animaux… Oui, franchement, pour conclure, nous pensons que les étudiants actuels sont mieux encadrés, mieux écoutés qu’autrefois. Jadis, en qualité d’étudiantes, nous ne savions même pas où était situé le bureau des enseignants ! Il existait alors un véritable fossé. Aujourd’hui, sans être laxistes, nous souhaitons que nos étudiants acquièrent des connaissances à l’école, mais avec le moins de stress possible.
1 Centre régional des œuvres universitaires et scolaires de Paris.
Propos recueillis par CHANTAL BERAUD
LE POINT DE VUE DE FANNY GARCIA, ANCIENNE ÉLÈVE À ONIRIS
Sortie de l’école vétérinaire de Nantes en 2016, actuellement praticienne mixte à Varades (Loire-Atlantique), Fanny Garcia publie, aux Éditions du Point Vétérinaire, un livre intitulé Au boulot ! - Du diplôme à la retraite, les clés pour exercer sereinement1, ou tout ce qu’il faut savoir pour mener sa vie de vétérinaire praticien. Le sujet du stress à l’école ne fait pas partie de cet ouvrage, mais elle a accepté de donner son point de vue sur la question.
Les élèves vétérinaires sont-ils suffisamment sensibilisés à la gestion du stress en cours d’étude ?
Personnellement, je ne trouve pas. à Nantes, il y a déjà eu des conférences sur les risques physiques, mais, durant mes études, on ne m’a jamais parlé des phénomènes de burn-out, du syndrome de détresse compassionnelle, etc. Sans doute parce que ce sont des sujets encore un peu trop tabous ? Du coup, j’ai l’impression que chaque élève en fait sa propre expérience, parfois un peu à ses dépens ! Personnellement, j’ai, par exemple, eu quelques cas cliniques qui m’ont hantée, faute de pouvoir en parler à quiconque. C’est pourquoi je pense que durant nos rotations cliniques, il serait bien de faire des réunions calquées sur les revues de morbidité et de mortalité, comme cela est déjà pratiqué en médecine humaine : les soignants se réunissent tous ensemble, afin de discuter des cas de la semaine qui se sont mal déroulés, du point de vue médical ou de la communication. Apprendre comment mieux ressentir puis gérer les “échecs” devrait également faire partie de notre formation. L’aspect communication et gestion du stress du client n’y est pas non plus suffisamment développé. C’est pourquoi je donne des “trucs et astuces” sur ce thème dans mon livre, à l’intention notamment des jeunes vétérinaires débutants.
Qu’avez-vous aimé lors de vos six mois d’école au Canada ?
Au Canada, il n’existe pas un système hiérarchique comme en France. Durant les cliniques, l’élève ose davantage s’adresser au spécialiste pour discuter des cas avec lui. On avait aussi la chance d’être moins nombreux. Du coup, peut-être qu’en France il faudrait réorganiser les choses avec moins d’étudiants présents ensemble aux centres hospitaliers universitaires vétérinaires (CHUV), pour qu’ils y bénéficient d’un apprentissage certes plus court, mais plus intensif ? Au Canada, par exemple, je me sentais davantage en autonomie, en étant nommée responsable de l’état de l’animal durant toute la semaine. Et si l’on a moins de temps d’apprentissage dans les CHUV des écoles, peut-être que ce “manque” pourrait être compensé en participant à davantage de stages à l’extérieur ?
Pourquoi l’orientation est-elle source de stress pour beaucoup d’étudiants ?
Parce que la réalité de notre métier est complexe. Par exemple, on ne nous dit pas assez que faire de la canine en ville, ce n’est pas comme faire de la canine en milieu rural ! De même, travailler avec des vaches à viande, ce n’est pas la même chose qu’auprès de bovins allaitants… Du coup, un bon choix de stage est fondamental pour bien s’orienter. Les élèves qui privilégient peut-être une sorte de facilité, en choisissant notamment un stage qui serait proche du domicile de leurs parents, mais qui ne leur correspond pas vraiment, pourraient en payer les conséquences après… D’ailleurs pour mieux nous conseiller dans ce genre de choix, je pense qu’il serait formidable que chaque élève puisse avoir comme référent un vétérinaire praticien (jeune, de préférence). Car certains des enseignants qui sont désignés comme les référents des étudiants dans les écoles sont parfois très éloignés du monde du vétérinaire libéral praticien, et ils ont alors bien du mal à nous guider !
1 VoirLa Semaine Vétérinaire n° 1803 du 5/4/2019, page 18.
UNE ANTENNE JUNIOR DE VÉTOS-ENTRAIDE EN COURS DE CRÉATION
D’après la dernière enquête publiée par l’Observatoire national de la vie étudiante, le nombre d’étudiants en difficulté dans les grandes écoles et les universités est en augmentation. Résultat : c’est sur la demande du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation que l’ENVT vient d’adopter une nouvelle procédure.
Via la procédure de détection et d’accompagnement des étudiants en difficulté, adoptée fin 2018 par le conseil d’administration, nous avons formalisé des procédures informelles qui existaient déjà », indiquent Isabelle Chmitelin et Caroline Lacroux, respectivement directrice et directrice de l’enseignement et de la vie étudiante de l’ENVT. « Nous apportons aux étudiants, selon leurs besoins, une aide pédagogique (sous forme d’aménagements de cursus, d’interruption temporaire d’études, etc.), une aide sociale (mise en relation avec une assistante sociale), une aide financière et une aide médicale (via la rencontre avec des médecins ou des psychiatres du Service interuniversitaire de médecine préventive et de promotion de la santé). » L’Observatoire national de la vie étudiante1 a en effet alerté sur le nombre croissant d’étudiants en difficulté dans les grandes écoles et les universités. Pour mieux évaluer ce bien-être/mal-être, la direction de l’ENVT lancera prochainement une enquête (obligatoire à renseigner), qui sera reconduite, sur plusieurs années, auprès de tous les étudiants.
« IL LEUR FAUT APPRENDRE À ANTICIPER »
Concernant les études, Isabelle Chmitelin note cependant que « parfois, la transition avec le système des classes préparatoires n’est pas évidente. Les étudiants y étaient en effet pris dans une sorte de “tunnel”, avec toutes les semaines des interrogations qui succédaient aux enseignements. En école vétérinaire, certains étudiants peuvent donc se sentir dépassés s’ils n’apprennent pas à s’organiser pour faire face à tous les examens réunis en fin de semestre ». Elle reconnaît aussi qu’en rotations cliniques, « les étudiants sont jetés dans le grand bain, confrontés aux réalités et aux contraintes de leur futur métier. Un métier de services, fatigant, où il faut être disponible, en faisant face à des responsabilités ».
UNE FUTURE ANTENNE JUNIOR DE VÉTOS-ENTRAIDE
« Pour beaucoup d’étudiants, la vie à l’école se passe bien », juge Chloé Chauvel, élève à l’ENVT, avant d’ajouter qu’« ayant cependant aussi reçu des SOS d’étudiants qui allaient moins bien, j’ai lancé un premier sondage sur le bien-être/mal-être, qui a reçu 196 réponses. Parmi ces répondants, un nombre a priori important (et non marginal) d’étudiants de l’ENVT a déclaré avoir déjà vécu une période de dépression (et non de simple déprime) ».
Du coup, avec d’autres élèves, Chloé Chauvel a contacté l’association nationale Vétos-entraide, pour créer une antenne junior à l’ENVT. Quels thèmes pourraient y être abordés ? Ses idées fusent : « Avoir une période plus longue d’évaluation continue des études ? Faire la promotion d’un esprit davantage bienveillant ? Car, face à une hiérarchie trop forte, certains élèves n’osent plus poser de questions et perdent confiance en eux. »
MIEUX COMMUNIQUER SUR LES ROTATIONS CLINIQUES
?
Selon Chloé Chauvel, il faudrait également réfléchir à « comment mieux informer les étudiants quant à l’organisation des rotations cliniques ». Pour Coline Méchin, présidente de l’Amicale des élèves de l’ENVT, il est effectivement important de promouvoir un esprit d’entraide entre les étudiants, notamment durant cette période. Et de relater son expérience personnelle : « Durant ma première rotation de février, heureusement qu’un groupe de 4e année nous a proposé de faire un petit tour des cliniques et nous a expliqué la rotation avant l’horaire prévu, car je ne savais pas comment ça marchait ! Toutes les rotations sont censées être organisées avec un syllabus, mais parfois celui-ci n’est pas à jour ou est inexistant. Du coup, il est vrai qu’on ne sait pas toujours comment va s’organiser sa semaine. Peut-être qu’on pourrait un peu améliorer la communication à ce niveau-là ? » Cependant, elle pense aussi qu’il est normal d’apprendre en clinique à gérer une certaine dose de stress – par exemple, lié aux horaires – « puisque l’on nous prépare ici au monde du travail et à l’exercice d’un métier de fait stressant, celui du praticien vétérinaire libéral ! », dit-elle.
Pour conclure, veillons bien ici à ne pas “stigmatiser” l’école de Toulouse, en rappelant que, pour les étudiants des 18 écoles vétérinaires d’Europe interrogés dans la thèse de Juliette Chauvet, c’est bien cette période des cliniques aux centres hospitaliers universitaires vétérinaires qui est, partout, jugée à la fois comme fondamentale, mais aussi comme la plus génératrice de stress ! Cependant, cette concordance de vue mériterait certainement d’être davantage étudiée, établissement par établissement…
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1 ove-national.education.fr.