UN PARTENAIRE DÉCISIF - La Semaine Vétérinaire n° 1805 du 06/04/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1805 du 06/04/2019

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DITES-NOUS TOUT

Auteur(s) : MICHEL BERTROU 

Leurs représentations dans les grottes en témoignent, les chevaux fascinent l’homme depuis ses origines. Des travaux éclairent aujourd’hui celles de sa domestication et, plus en amont, des caractères évolutifs qui l’auront rendue possible. Il y a 50 millions d’années, l’ancêtre des équidés n’était qu’un petit herbivore forestier, à plusieurs doigts, physiquement proche du renard. Après les bouleversements climatiques qui firent disparaître les forêts tropicales d’Europe, il s’adapta aux prairies, se dotant d’aptitudes physiques (un large champ de vision, une extrême mobilité) et cognitives (la sociabilité) qui favorisèrent son rapprochement avec les chasseurs de l’âge du cuivre. La culture botaï en Eurasie fut la première à domestiquer le cheval il y a 5 500 ans, mais c’est celle des Yamnas, dans les steppes pontiques (plus à l’ouest) qui, grâce à lui, rayonna sur l’Europe et l’Asie. Les analyses paléogénétiques confirment le déploiement singulièrement rapide de ce peuple équestre, à l’origine des langues indo-européennes. Les séquences très soignées, dont de nombreuses reconstitutions, de ce documentaire diffusé sur Arte ce samedi n’en offrent qu’un aperçu – il mériterait d’être approfondi – mais, en réaffirmant la spécificité de ce qui nous lie au cheval, dès les sociétés archaïques jusqu’aux cultures équestres qui perdurent encore (des steppes mongoles aux prairies américaines), elles rappellent la part active que cet animal joua dans la construction de l’humanité.

Equus - Une histoire de chevaux et d’hommes de Dennis Wells et Niobe Thompson, Allemagne, 1 h 29, samedi 20 avril sur Arte à 20 h 50 (en replay jusqu’au 19 mai 2019 et sur arte.tv).