FORMATION
ACTU
Auteur(s) : JEAN-FRANÇOIS ROUSSELOT, AFVAC
Ce concept se développe très rapidement depuis quelques années chez les chirurgiens en médecine humaine. La formation vétérinaire l’intègre aussi progressivement, notamment grâce à l’École de chirurgie de Nancy-Lorraine.
On n’imagine pas un pilote d’avion prendre les commandes d’un appareil sans avoir effectué des heures de simulation de vol ni obtenu les certifications nécessaires pour chaque type d’appareil. En chirurgie ou pour certains examens complémentaires, l’apprentissage est trop souvent théorique, et la formation à la pratique gestuelle limitée. Celle-ci se fait bien souvent, pour les premières expériences, sur le patient lui-même.
Le principe de ce concept est de permettre aux apprenants d’acquérir les bons gestes, de les répéter autant que nécessaire, de progresser par l’erreur et la répétition, sans compromettre la vie d’un patient. Il répond également au respect de l’éthique. De nos jours, il existe de nombreux procédés de simulation utilisés en chirurgie humaine, en particulier en chirurgie mini-invasive, mais aussi en endoscopie, en microchirurgie, en ophtalmologie, etc. Ils permettent de minimiser le recours aux modèles animaux, ce qui répond à une demande affirmée et légitime du grand public soutenue par les vétérinaires.
À ce titre, l’École de chirurgie de Nancy-Lorraine (Meurthe-et-Moselle) est une des pionnières du concept “Jamais la première fois sur le patient”. Depuis 2006, elle ouvre ses portes aux étudiants et aux praticiens venus de toute l’Europe pour apprendre les dernières techniques, pour se familiariser avec les nouveaux matériels, pour pratiquer les gestes jusqu’à acquérir une bonne aisance. Ainsi, elle met à disposition un plateau technique exceptionnel : mannequins, simulateurs de chirurgie mini-invasive, d’endoscopie digestive ou respiratoire, organes modélisés, chirurgies robotisée, hybride, modèles précliniques, etc.
Après une formation théorique en présentiel, les apprenants se familiarisent avec les gestes chirurgicaux en s’exerçant sur des mannequins ou des simulateurs (c’est le dry-lab) autant de fois que nécessaire. L’objectif est de former des praticiens capables d’appliquer dans leurs structures les techniques apprises en formation dès le lendemain. Ils peuvent prendre tout leur temps pour acquérir la bonne gestuelle, répéter avec l’aide d’un moniteur, se tromper, recommencer, sans être confrontés au stress d’un patient. Enfin, ils pratiquent, sous la conduite du moniteur, sur des organes isolés ou des modèles animaux (c’est le wet-lab), pour se rapprocher des conditions réelles. En médecine humaine, ce concept est recommandé par la Haute Autorité de santé.
Jamais la première fois, sauf à Nancy, pour apprendre sans risque !
•
L’AFVAC SOUSCRIT À CE NOUVEAU CONCEPT