Proxivet : deux cliniques jumelles où chats et chiens ne se croisent jamais - La Semaine Vétérinaire n° 1806 du 06/04/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1806 du 06/04/2019

INITIATIVE

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD  

Non, les chats ne doivent pas être traités comme de petits chiens… Très attentifs au bien-être félin, deux vétérinaires créent une clinique conçue pour que ces deux espèces ne se côtoient plus dans leurs locaux ! L’ouverture est prévue pour courant mai.

J’ai toujours été très sensible à tout ce que l’on a pu dire concernant le stress des chats », analyse Sylvain Girodon. C’est pourquoi, avec son associée Élise Voisin, il est en train d’agrandir la clinique Proxivet, à Mondeville (Calvados), en séparant les chiens et les chats. Grâce à deux entrées, deux accueils, deux salles d’attente, deux salles de consultation séparées, plus une chatterie et un chenil distincts. Les seules parties communes seront constituées par la pharmacie, le laboratoire, l’échographie, la radiologie et le bloc opératoire.

Trois associés au travail

Donc, à partir de courant mai, Élise Voisin, qui s’est formée durant deux ans à la médecine féline (en formation continue), présidera à la destinée de la clinique féline. Tandis que Sylvain Girodon (qui est aussi vétérinaire comportementaliste) fera de même côté chiens. Quant à leur future troisième associée, Anne-Claire Legendre, elle fera le lien entre les deux activités, en consultant les chiens et les chats !

Agir sur l’environnement du chat

Avant d’en arriver à construire ces ailes séparées, les deux vétérinaires avaient d’abord “privatisé”une matinée d’accueil, conçue uniquement pour les félins, car, observe Sylvain Girodon, « il y a des chats très peureux qui, dès lors qu’ils voyaient ou entendaient un chien aboyer, arrivaient tétanisés, prostrés ou, au contraire, totalement agressifs en consultation. Cette séparation convient également bien aux clients qui viennent de plus en plus souvent avec des chats tenus en laisse, et non plus enfermés dans des boîtes ». Dans leur nouvelle salle d’attente, les chats pourront désormais grimper sur des perchoirs ou même se cacher dans des sortes de grosses lettres en carton compressé, fabriquées par la société Homycat, de Laval1. Et comme le chat est un animal territorial, beaucoup d’attention est apportée à son environnement, pour y limiter tant les bruits que de possibles mauvaises odeurs… « Une cliente m’a dit : “Vous êtes en train de construire le paradis des chats” », plaisante le praticien.

Des égards aussi pour les chiens

Dans la partie réservée aux chiens (qui comptent pour deux tiers du chiffre d’affaires de la clinique), des aménagements spéciaux ont également été pensés. Les jeunes animaux peuvent, par exemple, bénéficier d’apprentissages sociaux lors d’une “école de chiots”, ils bénéficient de tables de consultation basses où ils apprennent à monter par eux-mêmes. Un espace vert sur le parking et un parc canin accessible à l’arrière de celui-ci sont à leur disposition. Chenil et chatterie sont aussi assez éloignés pour éviter les bruits et permettre ainsi à chaque espèce de mieux se reposer après une opération.

Le chat, l’avenir du vétérinaire ?

« Il y a 30 ans, à ma sortie de l’école, beaucoup de vétérinaires hommes appelaient encore les chats des “greffiers”, témoigne Sylvain Girodon. Pour caricaturer un peu les choses, on pourrait dire que le vétérinaire d’hier était un homme qui aimait soigner les chiens des chasseurs. Quant au vétérinaire de demain, ce sera à mon sens une femme qui aimera soigner les chats ! »

Et Élise Voisin de conclure : « Les chats étant de plus en plus considérés comme des membres de la famille, je suis persuadée que le budget consenti à leurs soins augmentera dans le futur ».

1 À découvrir sur homycat.com.