Boehringer Ingelheim entame sa mue digitale - La Semaine Vétérinaire n° 1808 du 27/04/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1808 du 27/04/2019

LABORATOIRE

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL  

Boehringer Ingelheim a lancé de nombreux investissements pour opérer sa transformation digitale. Sa division santé animale bénéficie des effets de cette nouvelle stratégie.

En novembre 2018, Boehringer Ingelheim annonçait le lancement de son premier accélérateur de santé digitale. Selon le laboratoire, ce programme dédié aux start-up spécialisées dans le domaine de la e-santé s’inscrit dans sa stratégie d’innovation. Un peu plus d’un an après la mise en place de sa plateforme Biconnect, le laboratoire veut aller plus loin dans sa transformation digitale. En avril, lors de sa conférence annuelle, Boehringer Ingelheim a organisé un “tour de l’innovation numérique” à son siège mondial, situé à Ingelheim. À l’agenda, la visite du BI Cube, ou comment le numérique crée de la valeur dans les soins apportés aux patients, la recherche et la production, et de BI X, un pôle d’innovation numérique qui regroupe un ensemble de projets autour de l’intelligence artificielle, du big data, de la robotique et de la réalité virtuelle. La division santé animale du groupe bénéficie aussi de ces innovations. Joachim Hasenmaier, directeur de la division santé animale de Boehringer Ingelheim, indique en effet que la technologie est un levier important pour la mise en place de la médecine vétérinaire de demain, qui sera sans doute plus prédictive, personnalisée, participative et préventive.

Faciliter le diagnostic précoce

Boehringer Ingelheim maintient le cap quant à ses perspectives pour sa division santé animale. L’entreprise investit pour la recherche et le développement de nouveaux vaccins, notamment pour les volailles, et d’antiparasitaires. Le numérique s’ajoute peu à peu à ces secteurs d’investissement. « Une prévention efficace dépend aussi beaucoup de la question du diagnostic précoce. Nous nous concentrons précisément sur des projets qui utilisent les technologies numériques afin d’identifier les risques à un stade précoce », souligne Hubertus von Baumbach, président du directoire du groupe. À la question de savoir à quoi ressemblera le marché de la santé animale dans 10 ans, Joachim Hasenmaier, répond que la data y tiendra un rôle essentiel pour faciliter la prise de décision clinique. L’outil digital sera au service du bien-être animal. Le laboratoire utilise des systèmes de surveillance, des plateformes de diagnostic et d’analyse et des logiciels qui génèrent des données à interpréter.

Encourager un élevage de précision

« Nous comparons ces approches en élevage à celles de l’élevage de précision. Les plateformes numériques sont utiles non seulement pour les éleveurs, mais aussi pour tous ceux qui s’occupent d’un animal de compagnie », poursuit Hubertus von Baumbach. Joachim Hasenmaier rappelle par ailleurs la volonté du laboratoire de proposer, aux vétérinaires, aux éleveurs et aux propriétaires d’animaux de compagnie, des outils adaptés. « Nous souhaitons échanger davantage avec les vétérinaires et les propriétaires afin de connaître leurs besoins », a-t-il déclaré. Le digital est encore un secteur à explorer pour l’entreprise qui se laisse le temps de proposer à ses clients des solutions pour faciliter le diagnostic. Des projets ont notamment été lancés cette année pour favoriser les interactions entre les vétérinaires et les propriétaires. Pour le directeur de la division santé animale du groupe, cette stratégie vient compléter l’activité déjà axée sur la prévention. « Nous devons disposer de plus de données pour mettre en place des programmes de santé holistiques », indique-t-il.

DES PROJETS PILOTES CONNECTÉS

Le département recherche et développement de BI X, un pôle d’innovation numérique, soutient notamment le projet Farmera et PetPro Connect, développé entre autres par des collaborateurs de l’entreprise, pour améliorer l'efficacité des fermes avicoles et, plus largement, réduire l'utilisation de médicaments en élevage. Le projet Farmera, encore en phase test aux États-Unis, permet de collecter des données à partir de capteurs numériques. Il vise à réduire, voire à supprimer, les traitements antibiotiques en élevage porcin, ainsi qu’à améliorer le bien-être des animaux et la sécurité alimentaire.