ENTRETIEN AVEC JEAN-MARC PETIOT
ACTU
Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR TANIT HALFON
Depuis décembre, le projet Calypso, une plateforme de collecte et de stockage de données, est entré dans une première phase de test concernant notamment la remontée d’informations relatives à la consommation d’antibiotiques. Jean-Marc Petiot, élu au Conseil national de l’Ordre des vétérinaires, fait le point.
L’Ordre des vétérinaires a récemment annoncé le lancement d’une phase pilote de test courant 2019 pour la déclaration des antibiotiques, suivie d’une mise en production en 2020. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le projet Calypso (encadré) avance à la vitesse qui était prévue. Nous avons ainsi déjà développé, en partenariat avec la majorité des éditeurs de logiciel, le premier module qui permettra aux vétérinaires praticiens d’effectuer la déclaration de cession d’antibiotiques. Depuis le mois de décembre, la plupart des éditeurs de logiciels de gestion de clientèle testent ce module sur le terrain. L’objectif est d’évaluer la faisabilité technique, c’est-à-dire de voir si les flux et échanges de données existantes des logiciels fonctionnent bien. Pour les praticiens participants au test, rien ne change : ils utilisent leur logiciel de gestion comme ils le font habituellement. À première vue, il n’y a pas de problème de remontées de données. Néanmoins, il faudra encore que les éditeurs de logiciel rajoutent des fonctionnalités permettant de collecter toutes les données demandées par le décret. Actuellement, 90 % d’entre elles figurent déjà dans les logiciels. Les données manquantes sont la sous-catégorie d’animaux et le nombre d’animaux potentiellement pouvant être traités avec la quantité d’antibiotiques délivrée.
Quand est prévue la fin du test ?
En théorie, elle était prévue pour le mois de mars, mais nous avons décidé de la prolonger de deux mois, du fait du lancement entre-temps d’une mission du CGAAER1 sur la sécurisation juridique des échanges de données, en lien avec le RGPD2. Ce rapport devant être rendu d’ici six mois, il nous a paru judicieux de prolonger la phase pilote.
L’obligation de déclaration de cession des antibiotiques aura-t-elle des répercussions pour le vétérinaire ?
Cela dépend du taux d’informatisation des établissements vétérinaires, mais aussi de l’utilisation faite des logiciels. Cela étant dit, notre objectif est de faciliter au maximum leur quotidien et de rendre cette déclaration la plus indolore possible, en permettant un transfert automatique des données. Précisons que les pharmaciens et les fabricants d’aliments médicamenteux sont également concernés par cette obligation.
À quoi serviront les données collectées ?
Les données collectées seront à la disposition de l’évaluateur du risque – Anses-ANMV3 – et du gestionnaire du risque – DGAL4, sans oublier les vétérinaires pour les données les concernant. En outre, elles pourraient être éventuellement mises à disposition à d’autres acteurs que l’association Adelie, qui seraient en charge de les valoriser. Pour autant, leur finalité n’est pas encore définie avec précision, mais elles permettront certainement une analyse beaucoup plus fine de l’usage des antibiotiques, notamment en ce qui concerne la répartition par espèces.
Une fois le test terminé, quelle est la suite ?
Nous lancerons un appel d’offres afin de trouver un prestataire en charge de la construction du système informatique Calypso. Je pense que l’outil sera opérationnel pour le premiersemestre 2021.
1 Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux.
2 Règlement général sur la protection des données.
3 Agence nationale de sécurité sanitaire, Agence nationale du médicament vétérinaire.
4 Direction générale de l’alimentation.
CALYPSO, UN FUTUR GUICHET UNIQUE AU SERVICE DE LA PROFESSION