Quelle place prennent les médecines complémentaires dans votre pratique ?
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Auteur(s) : PIERRE DUFOUR
DES SOLUTIONS ALTERNATIVES SOUVENT BIENVENUES
Il m’arrive souvent de conseiller l’ostéopathie et de la physiothérapie en orthopédie, car on est assez vite limité. En comportement, j’utilise parfois des Fleurs de Bach même si c’est assez controversé. Une consœur m’a initié à la phytothérapie, j’applique l’une de ces recettes dans certains cas, comme lors de coryza. Il y a beaucoup de demandes pour ces médecines, qui apportent des solutions alternatives souvent bienvenues. Concernant l’homéopathie, j’attends qu’on me prouve son efficacité et qu’on connaisse plus précisément les effets secondaires. Je trouve que les indications sont souvent trop vagues, sans que le mécanisme sous-jacent soit expliqué clairement. De manière générale, mon manque de connaissances pour ces médecines rend difficile la prescription comme le conseil et je n’ai pas le temps de me former dans ces domaines. Je trouve ça dommage que cela ne fasse pas partie de l’enseignement de base. • Ciska Girault
UNE SENSIBILITÉ QUI SE RAJOUTE À MON EXAMEN CLINIQUE
Avant de commencer mes études vétérinaires, je voulais faire de l’ostéopathie. Je me suis formée directement après l’école grâce à l’Institut des médecines alternatives et ostéopathie vétérinaire (Imaov) pour être autonome assez rapidement. Ce qui me plaît, c’est de pouvoir soigner avec mes mains, c’est une sensibilité que je développe et qui se rajoute à mon examen clinique. J’aime aussi l’approche plus globale de l’ostéopathie qui traite plus en profondeur la cause et prend en compte l’animal et le propriétaire. Cela me permet de comprendre plus facilement les problèmes de l’animal, souvent liés au quotidien avec le propriétaire. Les animaux sont aussi davantage détendus. Nous venons tout juste de proposer la consultation d’ostéopathie. À l’heure actuelle, cela représente quelques consultations par semaine. En pratique courante, il est difficile de réserver un créneau de 1 heure au calme avec les propriétaires. J’utilise aussi la phytothérapie en complément. J’aimerais développer les consultations d’ostéopathie en prévention, et en soutien de maladies viscérales chroniques. • Chloé Testanière
IL NE SE PASSE PAS UN JOUR SANS QUE JE PRESCRIVE DE LA PHYTOTHÉRAPIE
Je me suis formée en acupuncture et en phytothérapie au sein de l’Avetao. À partir d’une quarantaine de plantes unitaires, je réalise des mélanges adaptés à chaque affection et surtout à chaque malade. Il ne se passe pas un jour sans que je ne prescrive de la phytothérapie ou une autre thérapie complémentaire (gemmothérapie, mycothérapie), en soutien des fonctions hépatiques ou rénales, en traitement de fond de l’arthrose, de l’atopie, ou lorsque l’allopathie propose peu de solutions (FIV1, gingivostomatite, cancérologie, etc.). L’aromathérapie montre de bons résultats, sur les otites bactériennes ou mycosiques récidivantes, par exemple. J’utilise les Fleurs de Bach en cas de troubles émotionnels, notamment sur les cystites idiopathiques félines. L’acupuncture s’applique à beaucoup d’affections : incontinence urinaire de la femelle stérilisée, luxation rotulienne, arthrose, dysplasie, etc. Ces médecines complémentaires sont très bien reçues par les propriétaires et sont pour moi des outils supplémentaires qui me permettent de m’adapter au mieux à chaque animal. • 1 Virus d’immunodéficience féline. Alma Bréjeon