Lancement du n° 3115 Urgences vétérinaires - La Semaine Vétérinaire n° 1809 du 04/05/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1809 du 04/05/2019

SERVICE

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD  

Pour les urgences humaines, on appelle le 15. Pour les urgences vétérinaires, on compose le 3115. C’est en tout cas le but ambitieux que se fixe la société B-Link en lançant ce numéro vert gratuit national.

Google, donne-moi le nom d’un vétérinaire de garde : c’est ce que le public demandera aux enceintes connectées », prévient Sylvain Ranson, cofondateur d’AdomVet, une société d’urgences vétérinaires. « Bientôt, ce sera donc la machine qui répondra vocalement en proposant oralement un numéro à composer ! Par conséquent, même les cliniques qui sont bien référencées sur Internet vont simplement disparaître du paysage. Et la profession vétérinaire perdra la main sur cette mise en relation client qui est essentielle. » C’est donc notamment pour contrer ce scénario catastrophe que la société B-Link, fondée par trois associés vétérinaires, Sylvain Ranson, Alexandra Demaegdt et Nicolas Chapron, lance ce n° 3115 Urgences vétérinaires.

Un numéro vert gratuit

Ce numéro fonctionne déjà depuis octobre 2018, là où est implanté AdomVet (soit sur Lyon, Nice, Toulouse et, depuis mai, Montpellier). « Nous espérons maintenant que d’autres vétérinaires vont nous contacter 1 pour demander à être référencés sur notre base nationale, poursuit Sylvain Ranson. Notre objectif est de couvrir, d’ici la fin 2019, de 25 à 30 millions d’habitants, en plus des 5 millions déjà actuellement couverts. »

Cette démarche vise non pas à concurrencer les autres professionnels, mais à les rendre tout simplement visibles à la majorité du grand public. « En théorie, le client doit téléphoner à son vétérinaire habituel, même en cas d’urgences, commente Sylvain Ranson. Mais depuis les années 2010, nous observons à AdomVet qu’une bonne partie des gens n’ont pas ce réflexe ! Ils cherchent en effet plutôt à contacter directement un numéro d’urgences vétérinaires. Et donc, ils tombent fréquemment sur des numéros comme le 118400 ou le 118900. Outre que ce sont des numéros surtaxés, régis par des sociétés purement commerciales qui paient de la publicité sur Google pour être bien référencées, leurs annuaires professionnels comportent beaucoup d’erreurs. C’est un phénomène que visiblement ni l’Ordre ni la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes n’arrivent à contrer. D’où notre volonté de lancer aujourd’hui ce numéro vert d’appel gratuit national. »

Comment ça marche ?

Le 3115 est relié à un message d’accueil, qui demande de composer le code postal de sa commune, pour un transfert ensuite à la ligne téléphonique d’un vétérinaire de garde correspondant. « Si le code postal n’a été renseigné par aucun vétérinaire adhérent à notre base, précise Sylvain Ranson, le message dit d’appeler son vétérinaire traitant habituel. Si la personne le souhaite, elle peut aussi demander à parler à l’un de nos vétérinaires pour un conseil téléphonique (facturé 9,99 TTC) ou pour une visioconférence (facturée 12,99 TTC). Le but est notamment de leur dire si une consultation d’urgences semble nécessaire ou pas dans leur cas. » Quel sera le prix d’adhésion pour le vétérinaire ? « Il s’agit d’un abonnement mensuel, résiliable à volonté à l’issue d’un an. Pour constituer un maillage fin du territoire, ce sera un tarif accessible à beaucoup de monde. Notre but n’est pas de faire du profit, mais de parvenir à autofinancer le système. Nous avons créé B-Link sous la forme d’une SAS 2 , dans l’espoir aussi que d’autres vétérinaires deviennent actionnaires à nos côtés ». Et pour se faire connaître du grand public, un dossier de presse sera envoyé aux médias nationaux.

1 E-mail ou formulaire de mise en contact en ligne sur Urgences-veterinaires.fr.

2 Société par actions simplifiée.