ÉVÉNEMENT
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : FRÉDÉRIC THUAL
Rendez-vous incontournable pour les acteurs de la filière rurale, les journées nationales des groupements techniques vétérinaires, organisées à Nantes du 15 au 17 mai, ont attiré plus de 1 200 personnes avec un format inédit. Le thème : « La rurale dans tous ses états », décryptée à partir de multiples ateliers pour accompagner la diversité d’une profession en pleine mutation.
Dès l’arrivée, la remise de la mallette exposant contenant le très attendu proceeding des journées nationales des groupements techniques vétérinaires, un pavé de 930 pages, pour 2,7 kg, qui réunit les publications de l’ensemble des conférences et ateliers, annonce la couleur : c’est du lourd ! « Nous avons innové avec des ateliers plus nombreux, des travaux pratiques (TP) et des interventions plus longues de 30 minutes au minimum à 1 heure, en restant toujours “pratico-pratiques”. Les participants ont eu accès en permanence à cinq salles et trois TP au choix. Pour certains TP, nous avons dû doubler la capacité d’accueil au dernier moment », explique Peggy Riva, coordinatrice de cet événement reconfiguré et responsable des formations à la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) où adhèrent 2 152 praticiens. Une centaine de rendez-vous ont ainsi été proposés pendant trois jours à Nantes (Loire-Atlantique), du 15 au 17 mai.
L’édition 2019, intitulée « La rurale dans tous ses états », a été marquée par quelques nouveautés comme la e-santé, le tube digestif et le microbiote, les pâturages, le bien-être animal, la gestion des carrières, le développement personnel, le travail des sapeurs-pompiers et la téléanesthésie… et une communication originale, utilisant des planches de bandes dessinées, inspirées de Gotlib, pour annoncer l’événement. En entrant de plus en plus dans le digital, l’association fait elle aussi sa transition. Sans occulter les difficultés organisationnelles ou économiques de la filière. « Pour la première fois, nous avons créé un atelier “Bien dans sa peau, bien dans sa boîte”. Il ne faut pas oublier que, derrière la restructuration de cabinets vétérinaires, il y a des gens, du mal-être… L’atelier sera prolongé l’an prochain. » Il ajoute : « La nouvelle formule sera évaluée par e-mail, mais, déjà, j’ai le sentiment que l’on a trouvé son “squelette”. Notre rôle, c’est de dire ce qui va se passer dans les prochaines années et comment on accompagne les professionnels pour s’adapter aux changements de pratiques », explique Gérard Bosquet, praticien dans les Ardennes et membre du comité scientifique du SNTGV, satisfait du nouveau souffle donné à ces journées.
Finalement, cette nouvelle formule aura réuni 350 à 400 congressistes payants, une centaine de conférenciers, 50 entreprises partenaires, 55 exposants, 160 étudiants des quatre écoles vétérinaires, des praticiens belges et du Maghreb. « Des chiffres stables », selon Christophe Bard, président du SNGTV, même si l’organisation simultanée de la journée du Chat Arcachon 2019 ou le ramadan auraient limité la fréquentation. Ce congrès, vécu comme un grand moment de convivialité et de confraternité, aura tout de même attiré plus de 1 200 visiteurs. «
C’est aussi un lieu où l’on s’observe
… », reconnaît malicieusement l’un des exposants. « Où l’on s’étonne des absences », confie un autre. À travers les solutions alternatives aux antibiotiques, le déploiement de mesures préventives, l’émergence de la phytothérapie et des recherches sur le microbiote, la digitalisation des entreprises ou encore le développement des objets connectés, au fil des allées et des conférences, se sont dessinées les tendances et les mutations de la profession. Une pratique rurale que, Stéphanie Lalande et Audrey Nourry, deux étudiantes d’Oniris, s’apprêtent à intégrer avec envie. « Pour le contact avec les éleveurs et la diversité des actes », plus gratifiants qu’en canine à leurs yeux.
•