PORCS
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : TANIT HALFON
La Commission européenne a publié un état des lieux des bonnes pratiques en cours dans les filières porcines mâles entiers et immunocastrés. En France, seule la coopérative Cooperl est citée.
Malgré l’appel de Bruxelles pour l’arrêt de la castration chirurgicale du porcelet signé par plusieurs pays européens en 2011, une majorité d’entre eux ont encore recours à cette pratique. Dans ce contexte, la Commission européenne vient de publier un recueil1 des bonnes pratiques des filières porcines mâles entiers et immunocastrés, qui existent actuellement dans plusieurs pays européens, à savoir la Belgique, le Danemark, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne et le Royaume-Uni. « Ce docu ment est riche d’enseignements pour ceux qui voudraient se faire une idée des pratiques à mettre en œuvre pour s’oriente r vers ces filières, explique Patrick Chevillon, ingénieur à l’Ifip, Institut du porc. En outre, c’est la première fois qu’un document réunit l’ensemble des bonnes pratiques, reposant de plus sur les témoignages de professionnels, le tout ayant été relu et validé par un comité de scientifiques. »
Le rapport passe en revue toutes les étapes de la filière. Par exemple, au niveau de l’élevage (pages 57 à 64), il identifie les pratiques destinées à réduire l’agressivité des verrats et leurs comportements sexuels, ainsi que les lignées de porcs considérées comme moins à risque d’odeur de verrat. L’exemple français de la Cooperl y est développé. Les modalités de vaccination sont également exposées (pages 64 à 73). Cette partie concerne spécifiquement le vétérinaire. « Dans ces filières, il intervient au niveau du cahier des charges. Il conseille l’éleveur sur les bonnes pratiques à mettre en place, en particulier celles relatives à la gestion du comportement animal, directement en lien avec le bien-être, précise Patrick Chevillon. De plus, de par son rôle de prescripteur de médicaments, c’est lui qui encadre les protocoles d’immunocastration.
» Le guide ne néglige pas non plus les étapes d’abattage, de transformation et de distribution. « Il apporte des éléments nouveaux, notamment en ce qui concerne la commercialisation de la viande. Les stratégies marketing y sont détaillées, souligne l’ingénieur. Par exemple, en Belgique,
certains opérateurs indiquent aux consommateurs que la viande est issue de mâles non castrés. D’autres pays préfèrent ne pas le préciser et parlent plutôt de bien-être animal, d’environnement, de durabilité… »
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