LES PARTITIONS DU VIVANT - La Semaine Vétérinaire n° 1811 du 17/05/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1811 du 17/05/2019

REVUE

DITES-NOUS TOUT

Auteur(s) : MICHEL BERTROU  

Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, qui savaient que les animaux se font plus entendre qu’ils ne se laissent regarder, utilisaient davantage l’ouïe que nous qui sommes plus sensibles aux formes et aux couleurs du vivant qu’à ses sons. Depuis quelques années, les scientifiques mettent à nouveau la nature sur écoute afin d’en affiner la compréhension, d’en mesurer l’évolution. La bioacoustique et l’écoacoustique (plus récente et plus globale) contribuent à mieux connaître les modes de communication inter- et intraspécifiques, et permettent, à un instant donné, de dresser un état des lieux de la biodiversité, qu’elle soit forestière, campagnarde, urbaine ou sous-marine. D’après le bioacousticien Bernie Krause, en 50 ans, 50 % des sons de la nature auraient disparu. Ce numéro 14 de la revue Billebaude nous sensibilise à l’intérêt de cette écologie sonore en croisant, comme elle aime le faire, les sciences et les arts. Chercheurs, chasseurs, plasticiens, musiciens, philosophes nous invitent à prêter l’oreille aux diverses partitions du vivant, à nous immerger dans ses fascinants univers acoustiques1, à explorer les échanges de vibrations et de sons entre individus d’une même espèce ou entre espèces d’un même habitat qui permettent de communiquer, de se reproduire, de construire des territoires… Le monde s’enrichit ainsi d’un grand nombre de présences et de nouveaux accords, comme en atteste poétiquement l’œuvre sonore du Danois Knud Viktor auquel un article est consacré dans ce numéro.

1 Un flashcode sur la page du sommaire permet d’écouter en ligne les sons qui traversent ce numéro.

Revue Billebaude n° 14 :

« Mondes sonores », coédition Glénat- Fondation François- Sommer-Philharmonie de Paris, 23 x 30 cm, 96 pages.