CONFÉRENCES
PRATIQUE MIXTE
Formation
Auteur(s) : TANIT HALFON
Les vitamines A et D, ainsi que le cuivre participent à la robustesse et à la croissance des porcelets en lactation. Or, une précédente étude1 a montré que leur transfert placentaire et colostral pourrait être limité. En outre, l’hyperploficité des truies a eu pour conséquence d’accentuer les écarts des poids à la naissance, les porcelets les plus légers consommant peu de colostrum. Dans ce cadre, une étude s’est penchée sur l’effet d’une supplémentation en cuivre, vitamines A et D, mais aussi en colostrum bovin sur les performances de croissance et le microbiome du porcelet. Pour ce faire, deux groupes de truies sont constitués, un des deux recevant un complément alimentaire journalier de 25-hydroxycalciférol (4 000 UI/j), de β-carotène (18 mg/j) et de protéinate de cuivre (45 mg/j) jusqu’à la mise bas. Ces doses sont multipliées par deux lors de la lactation. En outre, à la mise bas, les porcelets sont divisés en quatre groupes : un est exposé deux heures par jour aux rayons UVB, en association avec du rétinol acétate (8 et 16 mg), du 25-OH-D3 (4 000 et 8 000 UI) et du cuivre (4 et 8 mg) à J2 et J5 (T1) ; un autre reçoit du colostrum bovin de J5 à J10 (T2) ; le troisième les deux traitements précédents (T3) ; le dernier constitue le groupe témoin (T0). Après sevrage à 21 jours, les porcelets sont nourris avec un programme d’alimentation commercial. La supplémentation des truies n’a eu aucun effet sur le nombre de porcelets vivants, mort-nés ou totaux. En revanche, il est constaté une hausse significative de leur poids à la naissance et 24 heures après, ainsi que la diminution de la proportion de petits porcelets à 24 heures. Ces effets n’étaient plus présents au sevrage. En outre, le colostrum bovin augmente le poids au sevrage, cet effet persistant jusqu’à 8 semaines d’âge2. Cependant, il est sans effet sur les plus petits porcelets. De plus, le microbiome est plus diversifié pour les porcelets traités et issus de truies supplémentées. Cette étude montre donc que seul le colostrum bovin augmente les performances de croissance au sevrage et en post-sevrage, à mettre en parallèle avec les effets sur le microbiote fécal des porcelets.
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1 Matte et coll., 2014, Journées Rech. Porcine, 46, 71.76.
2 Soit 6 semaines après la fin de la prise de colostrum bovin.
Article rédigé d’après une conférence présentée lors des journées de la recherche porcine, en février 2019 : Effet d’une supplémentation en cuivre, vitamine A et D et colostrum bovin sur les performances de croissance et le microbiome du porcelet pendant la lactation, L. Galiot et coll., 51, 61-66.