L’OIE milite pour une action internationale coordonnée - La Semaine Vétérinaire n° 1812 du 25/05/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1812 du 25/05/2019

SANTÉ ANIMALE

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL  

Lors de la clôture de sa 87 e session générale, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a adopté plusieurs résolutions visant à protéger et à améliorer la santé et le bien-être des animaux.

La rencontre qui se tenait du 26 au 31 mai à la Maison de la chimie, à Paris, a rassemblé près de 900 participants, dont des scientifiques et 21 ministres et vice-ministres. Ce sont finalement 31 résolutions qui ont été adoptées au cours de la 87e session générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), en matière de prévention et de contrôle des maladies des animaux terrestres et aquatiques, de bien-être animal ou encore concernant les méthodes de diagnostic et la qualité des vaccins. D’autres normes ont également été révisées. Lors de cette rencontre, Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a d’ailleurs souligné l’importance du multilatéralisme et plaidé pour « la reconnaissance d’un zonage des maladies animales qui permet d’éviter les barrières commerciales injustifiées. » Cette rencontre a aussi été l’occasion de faire le point sur la situation de la santé animale au niveau mondial.

Une formation harmonisée

Une attention a été accordée à certaines maladies en raison de la particularité de leurs voies de transmission (fièvres de la vallée du Rift, de West Nile, catarrhale ovine) et de leur propagation via les mouvements d’animaux vivants et leurs produits (influenza aviaire, infection par l’herpèsvirus de la carpe koï et à Batrachochytrium salamandrivorans). Le rôle du vétérinaire, en tant qu’acteur clé de la prévention et de la surveillance de la santé animale, a été rappelé. L’OIE a aussi souligné l’implication des paraprofessionnels vétérinaires favorisant « l’efficacité des prestations de service vétérinaire », surtout dans les pays dans lesquels le nombre de vétérinaires est insuffisant. L’organisation rappelle que leurs formations peuvent varier fortement d’un pays à l’autre. Elle invite ses pays membres à s’appuyer sur ses lignes directrices pour le cursus de formation de ces acteurs, ainsi que pour leurs recommandations en matière de compétences. De son côté, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a rappelé la nécessité de mener des actions coordonnées de prévention et de lutte contre les maladies transfrontalières.

Une coopération efficace

La coopération entre la Belgique et la France permet ainsi de conserver à ce jour un statut indemne de peste porcine africaine (PPA). Au vu de ce contexte d’extension de la PPA, Didier Guillaume et l’OIE ont souligné que la prévention et la surveillance sanitaire dans les élevages et la faune sauvage sont primordiales. C’est en ce sens que certaines normes internationales de l’OIE ont été ajoutées ou mises à jour dans le Code terrestre et le Code aquatique de l’OIE. Ainsi, le chapitre portant sur la surveillance de la santé animale a été entièrement révisé et complété. Il aidera les pays à suivre « les tendances des maladies, à mieux les contrôler et à démontrer l’absence de maladies, d’infestations et d’infections listées par l’OIE, sur leur territoire ». Le chapitre sur l’infection par le virus de la rage, quant à lui, contient désormais des recommandations à destination des pays désirant faire une demande de validation de leur programme de contrôle de la rage transmise par les chiens. Par ailleurs, un nouveau chapitre prévoit les conditions de la mise à mort des reptiles élevés pour leur peau, leur viande ou d’autres produits. Il prévoit notamment des méthodes appropriées à employer à des fins d’immobilisation et d’étourdissement.

UNE INITIATIVE POUR CONTRÔLER LA PPA

Au cours du second semestre 2018, 25 pays répartis dans les régions européennes, africaines et asiatiques ont signalé à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) des foyers de peste porcine africaine (PPA) sur leur territoire. L’OIE a lancé une initiative1 pour le contrôle de la PPA en utilisant le cadre mondial pour le contrôle progressif des maladies animales transfrontalières afin de développer, d’améliorer et d’harmoniser les partenariats et la coordination aux niveaux national, régional et mondial.

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