SÉCURITÉ
ACTU
Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL
Entre 2018 et 2017, le nombre de déclarations d’incivilité de vétérinaires auprès de l’Ordre a plus que doublé. Les praticiens peuvent profiter des mesures du protocole national relatif à la sécurité des professionnels de santé pour prévenir la violence et traiter la délinquance.
Injures, menaces, coups, vols, incivilités, etc. Il n’est pas toujours simple de faire face à des clients agressifs et de choisir les bons mots et opter pour les bons gestes. L’observatoire des agressions et incivilités, encore appelé l’observatoire Ribbens, créé par l’Ordre en 2005, a reçu en 2018 des déclarations d’incivilité de 188 praticiens. Ce nombre s’élevait à 75 en 2017. Comment accompagner les vétérinaires face à ces violences verbales et physiques qui tendent à se banaliser ? Ces données communiquées par le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires (CNOV) sont l’occasion de revenir sur les outils mis à la disposition des vétérinaires pour faire face à ces situations. Les dispositions du protocole national relatif à la sécurité des professionnels de santé ont été étendues à la profession vétérinaire en 2013. De quoi s’agit-il ? Ce document renforce la coopération entre les conseils régionaux de l’Ordre (CRO) des vétérinaires et les services de l’état en matière de prévention de la violence et de la délinquance.
Concrètement, il constitue un outil mis à la disposition des vétérinaires pour prévenir les situations de violence qui surviennent lors de l’exercice de leur activité mais aussi à y mettre fin. Les CRO sont les interlocuteurs des forces de police et de gendarmerie, qui peuvent contacter les référents ou contacts sécurité. Avec ce protocole, les vétérinaires qui le souhaitent peuvent bénéficier de conseils de sécurité adaptés en matière d’organisation, de matériel, de sécurisation des locaux professionnels (installation de dispositifs d’alarme ou de vidéoprotection) et de déplacements. En cas de situation de danger ou de trouble avéré, ils ont également la possibilité de demander la mise en place d’une procédure d’alerte. Celle-ci peut être collective et lancée par les président du CRO. Elle permet aux vétérinaires de bénéficier d’un numéro d’appel d’urgence dédié, de mesures particulières d’accueil ou encore de dispositifs électroniques d’alarme géolocalisée. Autre avantage pour les vétérinaires, le recueil des plaintes est facilité.
Ils peuvent obtenir un rendez-vous dans les meilleurs délais. De même, le procureur de la République s’engage à informer le demandeur des suites données à sa saisine. Qu’il s’agisse d’un classement sans suite, d’une mesure alternative aux poursuites pénales ou d’un renvoi à une juridiction pénale. Les présidents des conseils régionaux de l’Ordre peuvent contacter les référents ou les contacts sécurité identifiés au niveau départemental. Les vétérinaires, informés par les CRO, ont aussi la possibilité de les contacter directement afin de bénéficier des dispositions du protocole. à noter que les coordonnées des référents sécurité sont disponibles auprès de la Direction départementale de sécurité publique (DDSP), sur le site internet de la gendarmerie, rubrique « Nos conseils / Pour les professionnels » ou sur le site internet de la police nationale, rubrique « Vous aider / Commerçants - conseils pour votre sécurité ».
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Lire aussi pages 50 à 56.
LES MESURES POUR LES VÉTÉRINAIRES