ÉLEVAGE
ACTU
Auteur(s) : TANIT HALFON
L’année 2018 aura connu une hausse marquée des conversions en bio dans les filières monogastriques et apicole. Chez les ruminants, la filière des brebis laitières est particulièrement concernée.
Cap symbolique », « croissance spectaculaire », « formidable succès », « résultats significatifs et prometteurs ». L’Agence Bio ne mâche pas ses mots au regard des derniers chiffres publiés dans son rapport sur l’agriculture biologique française1. En 2018, le cap des 2 millions d’hectares bio cultivés a ainsi été franchi, soit 7,5 % de la surface agricole utile, contre 6,5 % en 2017. 9,5 % des fermes françaises sont désormais certifiées bio. L’élevage suit cette tendance, plus particulièrement chez les monogastriques. Les effectifs de poules pondeuses bio ont augmenté de 31,3 % (+ 17 points versus 2017). Les truies suivent avec une hausse de 19 %. Les poules de chair, en revanche, restent à la traîne avec + 9 %. Pour autant, la palme revient à la filière apicole qui voit son cheptel augmenter de 37 %. Les abeilles bio représentent la plus forte hausse en 2018 dans le secteur de l’élevage (+ 37 %), suivies des poules pondeuses (+ 31,3 %). Du côté des ruminants, la hausse est moins marquée avec + 23 % pour les effectifs de brebis laitières certifiés bio, suivies des chèvres (+ 18 %), des vaches allaitantes (+ 15 %), des vaches laitières (+ 14 %) et, pour finir, des brebis viande (+ 11 %).
La progression du bio se voit aussi à l’échelle nationale. Les abeilles bio2 représentent désormais près de 18 % du cheptel national. Mais c’est la filière œufs de consommation qui voit sa part de production bio augmenter le plus à l’échelle nationale. Les poules pondeuses bio correspondent en 2018 à un peu plus de 13 % du cheptel national (versus 10,11 % en 2017), suivies des brebis laitières (10,81 % versus 9 % en 2017). En queue de peloton, les poulets de chair et les truies bio ne représentent respectivement que 1,6 % et 1,29 % du cheptel français. Pour les auteurs du rapport, l’engagement des filières poules pondeuses et brebis laitières est à relier à leur structuration autour des signes officiels de qualité et d’origine, incluant le bio mais aussi le label Rouge et les appellations d’origine protégée (AOP) fromagère. Enfin, le rapport mentionne que, selon le Comité interprofessionnel des produits de l’aquaculture, 6,5 % des truites arc-en-ciel et 15 % des bars et dorades produits en France sont bio. Ce qui fait de l’Hexagone le leader européen de la production de truites bio en eau douce. à noter que l’essor de l’élevage bio va de pair avec la consommation de produits d’origine animale, avec une progression des ventes du rayon des viandes de 21 %, particulièrement marquées pour le porc (+ 33 %) et la volaille (+ 22 %), suivies des ventes de la crémerie (+ 20 % dont + 25 % pour les produits laitiers).
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2 Dans ce paragraphe, “bio” signifie effectifs certifiés et en conversion.