ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA FVE
ACTU
Auteur(s) : KARIN DE LANGE
Beaucoup de nouveautés ont été présentées lors de l’assemblée générale de la Fédération vétérinaire européenne (FVE), qui s’est déroulée les 7 et 8 juin à Bratislava, en Slovaquie. Tour d’horizon.
D’abord, des nouveaux bureaux ont été élus pour la FVE et pour sa principale section, l’Union européenne des vétérinaires praticiens (UEVP). Autres nouveautés : deux nouveaux pays membres, un nouveau Code déontologique, de nouvelles prises de position, des débats sur les nouvelles formes d’exercice et, bien entendu, le nouveau règlement européen des médicaments vétérinaires.
« Pourquoi avions-nous besoin d’un nouveau règlement sur les médicaments vétérinaires ? Parce que l’ancienne législation était largement basée sur la médecine humaine », a déclaré Ivo Claassen, chef de la division des médicaments vétérinaires de l’Agence européenne des médicaments (EMA), qui a expliqué comment ce règlement, adopté en janvier dernier et applicable à partir de l’an 2022, améliorera la vie des praticiens vétérinaires. « D’abord, il permettra une plus grande flexibilité de la cascade, facilitant l’importation de médicaments en provenance d’autres États membres. Il facilitera également l’accès à l’information : une base de données centrale est prévue pour tous les médicaments vétérinaires autorisés dans l’Union européenne, tandis que la transparence de la pharmacovigilance et l’accès aux informations seront améliorés. »
Parmi les autres points forts : l’absence d’un découplage obligatoire entre ordonnance et délivrance, la prescription vétérinaire réservée strictement aux vétérinaires, l’interdiction du commerce en ligne de médicaments sous ordonnance et le maintien de la possibilité d’un usage métaphylactique, a énuméré Rens van Dobbenburgh, président du groupe de travail FVE-UEVP sur les médicaments vétérinaires. Il a également présenté l’infographie de la FVE illustrant les principales dispositions du nouveau règlement et a annoncé que le dépliant expliquant la cascade serait mis à jour. Cependant, il reste quelques problèmes à résoudre : « S’il est possible d’élaborer une prescription électronique pour un médicament dans un autre pays membre, on peut se demander s’il s’agit alors d’une vente en ligne… Ce n’est pas encore clair comment cela pourra fonctionner. »
Quatre nouvelles prises de position de la FVE ont été adoptées à Bratislava (Slovaquie), sur la fin de vie des chevaux, la boiterie des vaches, le traitement intramammaire lors du tarissement et la stérilisation précoce des chats. « La possession d’un cheval implique la responsabilité – tout au long de sa vie – de subvenir aux besoins de l’animal en matière de santé et de bien-être », a rappelé Mette Uhdal (Danemark), présidente de la Fédération des associations européennes de vétérinaires équins, qui avait rédigé le document avec la FVE. « L’euthanasie devrait être reconnu en tant qu’option acceptable et éthique. C’est un acte de bien-être si c’est fait professionnellement, car la souffrance peut être pire que la mort. »
La FVE n’a pas formulé de recommandations spécifiques sur le meilleur âge de stérilisation des chats, car à la fois les stérilisations précoces (plus de 4 mois) et tardives présentent des avantages et des inconvénients. Néanmoins, la fédération a suggéré que la stérilisation précoce serait probablement la meilleure option pour le contrôle de la population féline, tandis que les chats de compagnie devraient être stérilisés à partir de 4 mois, a déclaré Nancy De Briyne, membre du groupe de travail FVE-UEVP sur le bien-être animal. Cependant, « aucun chaton ne devrait être stérilisé avant le sevrage (âgé de 8 à 9 semaines) ».
« La télémédecine, les cliniques mobiles, les cliniques consolidées et les “corporates” : avec le paysage vétérinaire en pleine transformation, les besoins de nos membres sont de plus en plus complexes », a observé Janet Donlin, directrice exécutive de l’Association vétérinaire américaine (AVMA). En ce qui concerne les corporates, elle a souligné l’importance de « les connaître et de rassembler des informations... ce qui peut constituer un véritable défi ! ». Et de rajouter que le bien-être des vétérinaires et la culture sur le lieu de travail méritaient une attention particulière. Pour sa part, l’AVMA avait organisé un sommet sur le bien-être et avait mis en place un programme de certification de bien-être au travail.
Bien que l’utilisation du cannabis à des fins médicales soit autorisée au Canada depuis octobre dernier, les vétérinaires ont été exclus de ce nouveau règlement. « Ainsi, bien que nos clients aient maintenant accès au cannabis, nous n’avons aucun droit légal de prescrire, ce qui crée une situation difficile », précise Enid Stiles, vice-présidente de l’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV). Les cannabinoïdes ont plus de 500 composants, dont les principaux sont le THC (toxique pour les animaux domestiques) et le CBD. Tandis que le taux de mortalité est faible, Enid Stiles a déclaré que les vétérinaires avaient observé une hausse importante d’intoxications depuis octobre dernier. « Les propriétaires d’animaux de compagnie sont devenus moins prudents et ne cachent plus leurs brownies et autres produits à base de cannabis, facilitant ainsi l’accès à ces aliments à leurs animaux ».
La FVE a accueilli deux nouveaux membres dans ses rangs : l’Ordre vétérinaire d’Albanie, devenant membre titulaire, et l’Association vétérinaire arménienne, membre observateur. Sur l’agenda à Bratislava figurait : One Health, le commerce des chiens, le bien-être animal, la formation et la spécialisation vétérinaires, la peste porcine africaine et les conséquences du Brexit sur l’élevage. Le Brexit a eu aussi un impact sur les élections : contrairement aux habitudes, aucun candidat n’a été présenté par la délégation britannique pour le bureau de la FVE « à cause du processus et du timing politique dans notre pays », selon Stuart Reed, président de l’Ordre des vétérinaires britannique (RCVS). « Comme vous avez pu le constater, nous avons des petits soucis chez nous, comme un chat qui n’arrive pas à se décider de sortir. Nous pensions donc qu’il ne serait pas opportun de proposer des candidats cette fois. »
L’assemblée a également entendu des présentations de Magda Jannasch (Association internationale des étudiants vétérinaires), de Desmond Maguire (Commission européenne), de Maaike van den Berg (Association mondiale des vétérinaires), de Paula de Vera (Copa Cogeca) et du délégué allemand et vétérinaire porcin, Andreas Palzer, qui témoignait sur le “casse-tête juridique” entourant la castration des porcs sans douleur en Allemagne.
La prochaine assemblée générale de la FVE aura lieu à Bruxelles (Belgique) les 8 et 9 novembre et celle du printemps à Londres (Grande-Bretagne), les 5 et 6 juin 2020.
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DEUXIÈME ÉTUDE DÉMOGRAPHIQUE VÉTÉRINAIRE