Zoo città

Ce subtil roman fait son miel du potentiel éminemment romanesque d’un parc zoologique. Fondé en 1911 avec l’aide de l’allemand Carl Hagenbeck, créateur trois ans plus tôt du premier « zoo sans barreaux » (le Tierpark de Stellingen, en Allemagne), celui de Rome n’est pas le plus célèbre d’entre eux mais les hauts et les bas de son histoire, savoureusement réanimés ici en allers-retours avec le présent, offrent un condensé insolite du siècle écoulé et du monde d’aujourd’hui. Mêlant sa trame imaginaire à des faits authentiques, cette tragi-comédie nous plonge dans le huis clos intimiste d’un curieux théâtre romain, bazar de nature mythifiée, vibrant encore de l’écho assourdi des époques plus ou moins fastes qu’il a traversées. Personnages réels et fictifs y promènent mélancoliquement leur folie douce sous l’œil attentif de créatures exotiques, muettes et résilientes. Tel cet émouvant fourmilier nacré, ou Tamandinus tubulidentatus, dernier représentant de son espèce, sur lequel le zoo en difficulté mise tout pour faire revenir le public.
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Le zoo de Rome de Pascal Janovjak, Actes Sud, 11,5 x 21,7 cm, 256 pages, 19,80 € (14,99 € en numérique).