Notre histoire s’est faite avec les animaux, mais les partenariats que nous avons développés depuis le néolithique avec les espèces domestiques n’ont pour autant pas été à leur avantage. Cela reste vrai aujourd’hui, alors que notre emprise sur la planète atteint un seuil inquiétant et que «
les preuves d’un cousinage émotionnel s'accumulent, qu’une solidarité du vivant s’impose à rompre les clivages », écrit Philippe Dauty (Messine, 86). Dans son livre, notre confrère examine en détail tous les aspects (historiques, socioculturels, économiques, éthologiques, émotionnels, etc.) de nos relations avec les espèces animales et nous éveille à l’enjeu urgent et nécessaire de changer de paradigme en les respectant davantage et, plus globalement, en nous remettant en accord avec la nature. L’exhaustivité avec laquelle il embrasse ici son sujet force l’admiration. Il y conjugue une grande culture livresque autour des questions animales et son expérience de praticien qui fourmille d’anecdotes exemplaires. Guidé par une légitime éthique de la bienveillance pour tout ce qui vit, il pointe le non-sens de l’exploitation industrielle des animaux. Ce positionnement clair, sans ambiguïté et constructif (il propose des alternatives) fait honneur à notre profession parce qu’il répond profondément à ce que l’on attend d’elle : prendre le parti des animaux (avec bon sens, humanité et sans affectation). Il confirme que le vétérinaire, à la fois savant et pragmatique, en est un des plus pertinents porte-parole.
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Réconcilier l’homme et l’animal de Philippe Dauty, Favre, 15 x 23,5 cm, 312 pages, 22 €.