Facteurs de risque d’infection par Enterococcus cecorum - La Semaine Vétérinaire n° 1816 du 05/07/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1816 du 05/07/2019

CONFÉRENCES

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : TANIT HALFON  

Bactérie commensale de la flore intestinale des volailles, Enterococcus cecorum est responsable de troubles locomoteurs chez le poulet de chair à croissance rapide. À ce jour, le mode de contamination et de dissémination est encore peu clair. Dans ce contexte, une étude menée par MG2Mix, en collaboration avec Chêne Vert Conseil, s’est penchée sur les pratiques usuelles d’élevage afin d’identifier les facteurs de risque d’apparition des troubles locomoteurs associés à la bactérie. 50 élevages du Grand-Ouest sont inclus dans l’étude et divisés en deux groupes : des éleveurs ayant présenté au moins un épisode clinique d’E. cecorum en 2017 (groupe CecoRisk+ : 26), et des éleveurs indemnes en 2017 (groupe CecoRisk- : 24). Pour chaque bâtiment, trois visites d’élevage sont effectuées : la première pendant le vide sanitaire (après décontamination et avant paillage du bâtiment), la deuxième le lendemain de la mise en place d’un lot et la dernière après 28 jours d’âge. Les éleveurs CecoRisk+ ont présenté une note moyenne globale de propreté significativement moins bonne que les éleveurs CecoRisk-, notamment en ce qui concerne les notes de soubassement et de matériel d’abreuvement et d’alimentation. En outre, ces éleveurs à risque sont plus nombreux à utiliser du matériel non adapté pour désinfecter, à savoir des pulvérisateurs agricoles à rampes, des pulvérisateurs à dos, ou le système de refroidissement par brume du bâtiment d’élevage. Le taux moyen de CO2 mesuré à J1 est significativement plus haut chez les éleveurs du groupe CecoRisk+, en lien avec des consignes de besoin d’air moins élevées (inférieur à 1,1 m3/h/kg). Le programme lumineux des éleveurs CecoRisk+ est caractérisé par une plus courte durée d’obscurité quotidienne à J10 (inférieure à 6 heures par jour). Enfin, un plus grand nombre d’entre eux ne font pas de purges régulièrement pendant la période de démarrage. Au contraire, les éleveurs du groupe CecoRisk- sont associés à un bâtiment plus propre, à l’utilisation plus fréquente d’un matériel de désinfection davantage adapté (pulvérisateur avec lance, canon à mousse), à la réalisation de purges quotidiennes au démarrage et à un renouvellement d’air plus élevé. Ces résultats mettent en exergue l’importance de l’environnement et des pratiques d’élevage pour limiter toute dégradation de l’état de santé général des volailles, potentiellement à l’origine d’une plus grande sensibilité aux affections opportunistes.

Article rédigé d’après une conférence présentée lors des journées de la recherche avicole et palmipèdes foie gras à Tours (Indre-et-Loire), en mars 2019. P. Rémiot et coll.