Edito
Auteur(s) : TANIT HALFON
Demain, certains l’imaginent hypertechnologique, avec des villes plus ou moins tentaculaires, dans lesquelles l’intelligence humaine côtoierait l’intelligence artificielle. Dans ce jeu de prédictions, on imagine volontiers l’ingénieur, le médecin ou encore l’employé de bureau du futur. Jamais le vétérinaire. Et pourtant. Demain, il semblerait bien que la profession vétérinaire devienne hyperconnectée, grâce à l’encadrement législatif prochain de la télémédecine1, associé au développement des outils connectés. Demain, une consultation par écran interposé, avec caméra intégrée, deviendra probablement un acte routinier dans le quotidien d’un praticien. L’analyse des données issues des outils connectés équipant les animaux fera probablement partie intégrante de la médecine vétérinaire, au même titre que l’examen clinique, les examens sanguins et d’imagerie médicale. Sans oublier l’intégration d’outils d’intelligence artificielle qui appuieront le praticien dans sa démarche diagnostique, ou qui faciliteront la gestion de sa structure. Et pourquoi pas imaginer une chirurgie effectuée à distance, par l’intermédiaire d’un robot conçu à cet effet ? L’avenir, certains l’imaginent hautement biotechnologique, avec des êtres humains biologiquement augmentés. Peut-être bien à raison, car l’essor des nouveaux outils d’ingénierie du génome, dont le chef de file est aujourd’hui Crispr-Cas9, ouvre la voie à de multiples possibilités d’exploration et de modification du génome. Outil qui aurait d’ailleurs été utilisé récemment sur l’être humain en Chine. Malgré cela, une réalité à la Gattaca, relève encore de la pure fiction. Pas pour l’animal : les projets de recherche utilisant ces nouvelles technologies battent leur plein, notamment pour obtenir des animaux insensibles à certaines maladies2. Le vétérinaire est concerné : en élevage, cela pourrait permettre de réduire les intrants médicamenteux, mais aussi certains actes (vaches sans cornes !). Tout comme les abattages massifs ? Demain ne sera pas sans le vétérinaire. ●
1 Lire page 15 de ce numéro.
2 Lire pages 18 et 19 de ce numéro.