Impact de la socialisation de porcelets sur leur comportement et leurs performances - La Semaine Vétérinaire n° 1820 du 20/09/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1820 du 20/09/2019

CONFÉRENCES

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : TANIT HALFON 

S’il est connu que la socialisation précoce des porcelets en maternité a un effet positif sur le comportement (réduction de l’agressivité, meilleure capacité d’adaptation, etc.), son impact sur les performances pose question. Dans ce contexte, une étude s’est penchée sur cette question. 25 truies de races landrace belge, allemand ou irlandais X belge ont été réparties dans trois salles de neuf loges1. Les porcelets issus des truies ont ensuite été divisés en deux groupes. Dans le premier, les porcelets ont été socialisés au début de la deuxième semaine de lactation (12 portées, 6 truies primipares et 6 truies multipares : groupe S), mais sans mélange entre les porcelets des truies primipares et multipares. Le deuxième était le groupe témoin (13 portées non mélangées, 4 truies primipares et 9 truies multipares : groupe T). L’analyse des résultats n’a pas montré de différence significative concernant le taux de mortalité et le poids au sevrage. De plus, la socialisation précoce n’a pas d’effets sur la variabilité des poids individuels2. S’agissant du comportement, au cours des quatre premiers jours après le retrait des cloisons, les porcelets du groupe S ont davantage exploré leur environnement que ceux du groupe T. Les jours suivants, le profil d’activité est redevenu similaire entre les deux groupes. En outre, les animaux ont dans leur ensemble manifesté peu de comportements agressifs, avec notamment l’absence de griffure dans les portées au sevrage. Côté truies, celles du groupe S ont eu tendance à se synchroniser pour l’allaitement. Dans ce cas, les porcelets avaient davantage tendance à restersous leur mère. En outre, les allaitements étaient plus calmes, avec moins de bagarres aux mamelles. Lorsqu’il n’y avait pas de synchronisation, celles-ci étaient plus fréquentes, avec pour conséquence une interruption de l’allaitement par la truie. Les porcelets étrangers3 ont été généralement bien acceptés, à l’exception d’une truie multipare sur 12 (coup de tête, grognements, tentatives de morsures). De plus, la socialisation précoce n’a pas eu d’effet négatif sur les performances des truies. Pour les auteurs, « la socialisation des porcelets en maternité semble favorable à leur bien-être ».

1 Rang de portée moyen de 2,1 +/-1,2, sol plein avec litière de paille.

2 Une précédente étude avait, au contraire, montré que la socialisation précoce permettait d’améliorer l’homogénéité du poids des porcelets.

3 Les porcelets étrangers n’ont représenté que 9 % de l’effectif des porcelets du groupe S au sevrage.

Article rédigé d’après une présentation faite aux 51es journées de la recherche porcine à Paris, les 5 et 6 février 2019 (A. Dekeuwer et coll., 51, 1-6).