Comment organisez-vous la permanence des soins ? - La Semaine Vétérinaire n° 1821 du 27/09/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1821 du 27/09/2019

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Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD 

LA PERMANENCE DES SOINS FAIT PARTIE DE MON ADN

Travaillant en solo, j’ai la chance d’avoir deux super-auxiliaires spécialisées vétérinaires (ASV) à mes côtés ! Si je suis indisponible, elles répondent à mon numéro de portable, pour faire un premier tri. Certes, elles perçoivent une prime, mais je reconnais qu’il m’est difficile de les rémunérer à la hauteur de cette tâche… Autrement, je sélectionne les appels d’après différents critères. Je juge quelle va être la meilleure chaîne de soins possible pour l’animal. Parfois, je l’adresse directement au centre hospitalier vétérinaire, car certains actes ne peuvent être pratiqués seul ou sans un plateau technique sophistiqué. Il m’arrive également de donner les premiers soins, puis de le renvoyer vers un centre de référé. Dans d’autres situations, je réoriente les clients vers leur vétérinaire traitant habituel, car il leur arrive souvent d’appeler le premier contact internet venu ou bien un numéro d’annuaire surtaxé ! Quant aux clients qui font régulièrement appel à nos services, certains nous considèrent vraiment comme le “médecin” de famille. C’est naturel. Heureusement, je me sens vétérinaire, 365 jours sur 365 ! Généralement, les urgences se passent d’ailleurs plutôt bien. Certaines d’entre elles sont même passionnantes à réaliser.

Christophe Blanckaert

UN REGROUPEMENT SOUPLE, TRANSPARENT ET SÛR EST NÉCESSAIRE

J’ai fondé SOS Véto Rouen en 1993, avec trois confrères. Aujourd’hui, cette association loi 1901 regroupe 30 praticiens (pour 75 € d’adhésion annuelle). Il faut impérativement un bon bureau qui assure le suivi, afin qu’une telle organisation fonctionne. Ce ne peut pas être juste une plateforme internet, car il est parfois nécessaire de se passer un coup de fil entre confrères. De même, afin de créer du lien entre les vétérinaires, deux réunions conviviales sont organisées chaque année. Comme cela, en cas de problème après une garde, comme nous nous connaissons, on peut se téléphoner pour se “dire les choses”… Un autre mot d’ordre pour un bon fonctionnement est celui de la transparence : il n’est pas question de profiter des urgences pour “voler” la clientèle des autres ! Pour l’organisation d’un planning sur six mois, nous utilisons un logiciel internet sur lequel les confrères préinscrivent leurs dates. Ce système est souple : il doit s’adapter aux circonstances, mais chacun doit également se responsabiliser, faire des efforts et se montrer tolérant. Je pense aussi que notre organisation est de qualité parce que ce sont la plupart du temps les titulaires qui font les gardes, dans leur propre clinique et avec leur propre matériel.

Daniel Vienet-Legué

UNE RÉGULATION TÉLÉPHONIQUE ET DEUX CONVENTIONS DE SOINS

Exerçant seule avec une ASV, j’ai recours à VetoAdom Gironde, pour bénéficier de sa régulation téléphonique. C’est donc un être humain qui se présente à mes clients, les rassure et les conseille. Les visites à domicile sont possibles et ils peuvent aussi être orientés vers l’une des deux cliniques avec lesquelles j’ai signé une convention. J’ai pendant longtemps fait moi-même partie d’un service de garde, mais physiquement parlant, je ne peux plus tenir 365 jours par an ! L’avenir sera de dissocier de plus en plus souvent l’accueil téléphonique de l’accueil physique en clinique. De manière à éviter de déranger le vétérinaire pour un simple renseignement, par exemple. Il se pose aussi un problème de sécurité quand on accueille seule en pleine nuit quelqu’un d’inconnu. Pour mes animaux hospitalisés, mon cabinet dispose d’une caméra de surveillance pilotable à distance depuis mon smartphone. C’est pratique, car si j’ai besoin de m’absenter un petit moment, je peux me rendre compte à distance s’ils respirent bien, s’ils pleurent, etc. Globalement, la permanence des soins est plutôt bien assurée dans notre profession : je pense même que les animaux sont mieux pris en charge pour les urgences que les humains !

Marie-France Cavernes