ENVT : un nouveau diplôme pour le praticien rural - La Semaine Vétérinaire n° 1821 du 27/09/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1821 du 27/09/2019

FORMATION CONTINUE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE 

L’École nationale vétérinaire de Toulouse annonce l’organisation d’une formation continue diplômante en médecine de population des bovins.

La médecine de population des bovins. Voici le nouveau diplôme de formation continue proposé par l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT) en cette rentrée 2019. En effet, pour les vétérinaires qui souhaitent développer une activité de conseil et d’intervention médicale collective en élevage, un enseignement des différentes facettes de la médecine de population des bovins est désormais disponible1.

Une réponse aux nouvelles attentes

Face à la demande croissante de conseils de la part des éleveurs, l’activité des vétérinaires praticiens ruraux évolue peu à peu. C’est pourquoi les offres de formation se multiplient pour répondre à ces nouvelles attentes. Parmi celles-ci, la formation continue en médecine de population des bovins proposée par l’ENVT vise à fournir aux praticiens un enseignement « “pratico-pratique” de niveau technique élevé assorti d’un accompagnement des vétérinaires », indique Didier Raboisson, coordinateur de la formation (encadré). L’objectif général est de leur permettre de maîtriser la démarche populationnelle en élevage de bovins : du diagnostic à la conduite à tenir pour une mise en œuvre en pratique quotidienne.

Un parcours personnalisé

L’enseignement est organisé de manière modulaire et il repose sur la validation d’au minimum 65 crédits de formation continue (CFC) ECTS (pour European Credit Transfer System) sur une période de trois ans maximum. Les participants peuvent s’inscrire dans un parcours prospectif, définissant au début du programme les modules sélectionnés, ou dans un parcours rétrospectif, conduisant à la validation du diplôme une fois les modules du parcours validés. La liste des modules éligibles sera revue annuellement. Ainsi, en 2019-2020, neuf modules “cœur de programme” et neuf mini-modules seront proposés.

Une approche pratique et didactique

à travers les différentes disciplines abordées (nutrition, économie de la santé des bovins, médecine de précision, reproduction, etc.), la formation s’organise en modules d’une semaine, avec une partie théorique réduite au maximum afin de privilégier la pratique pendant deux à trois jours et les visites d’élevages en petits groupes. Les praticiens devront aussi réaliser des visites d’élevages dans leur propre clientèle et éditer un compte rendu qui sera discuté par visioconférence avec les enseignants. Comme le souligne Didier Raboisson, « il y a un véritable service après vente qui devrait permettre aux praticiens de ne pas “juste afficher un diplôme supplémentaire dans leur cabinet”, mais de le mettre en application concrètement sur le terrain ».

Les inscriptions pour les prochains modules qui débuteront le 16 septembre 2019 sont d’ores et déjà ouvertes2.

1 bit.ly/2k6Vggc.

2 bit.ly/2lCI4jD.

TROIS QUESTIONS À DIDIER RABOISSON

« L’accompagnement est le point clé de cette formation »
Pourquoi proposer cette nouvelle formation ?
Depuis 30 ans, on entend souvent dire que l’activité de conseil n’est pas solvable pour les vétérinaires et qu’elle est compliquée mais, en pratique, on constate que ce type d’activité émerge et que les praticiens sont en attente de formations dans ce domaine.

Quelles sont les particularités de cette formation ?
Elle diffère de ce qui existe jusqu’à présent. L’offre actuelle de formation est pléthorique, qu’elle provienne des écoles vétérinaires ou des organismes de formation, mais notre volonté ici est de rester “pratico-pratique” tout en proposant un niveau technique élevé pour que le vétérinaire puisse concrètement faire de la médecine des populations dans ses élevages. Le point clé de notre formation est l’accompagnement, ce qui diffère des formations “one shot”, beaucoup moins performantes. Enfin, elle devrait permettre aux étudiants de 5e année en médecine de population, pour lesquels certaines sessions seront ouvertes, d’échanger avec les praticiens.

Comment est-elle appréciée ?
Pour des raisons administratives, les sessions de septembre n’ont pu être ouvertes qu’en juin, donc les inscriptions sont en cours. Cependant, les premiers retours sont bons, et notre volonté est de constituer des groupes de quatre ou cinq vétérinaires pour les visites d’élevage et jusqu’à 13 ou 14 pour la partie théorique.