MANAGEMENT
ÉCO GESTION
Auteur(s) : TANIT HALFON
Développer l’esprit d’équipe implique de faire passer ses propres intérêts derrière ceux du collectif. Sans leader et sans objectifs communs, il n’y a pas d’équipe.
Que l’on soit un ou plusieurs associés, il est de notre intérêt de cultiver un esprit d’équipe, au risque d’observer une baisse de motivation, une moindre envie de combler les erreurs de l’autre, mais aussi une absence de synergie. Pour ce faire, il convient de s’éloigner de l’image de la famille pour se rapprocher de celle de l’équipe, souligne Pierre Mathevet, consultant et président de Tirsev, qui animait un atelier sur ce sujet aux dernières journées nationales des groupements techniques vétérinaires1. Et de penser collectif ! « Ce ne sont pas les meilleurs éléments qui font la meilleure équipe », assure-t-il, tout en affirmant que « la force collective est supérieure à la somme des forces individuelles ». Les rôles et responsabilités de chacun doivent y être clairement définis, tout comme il est essentiel que les règles de fonctionnement de l’entreprise soient justes, connues et partagées. Plusieurs prérequis sont indispensables pour atteindre un esprit d’équipe.
Pas d’équipe sans leader, qui doit être « empathique, visionnaire, non autodécrété mais reconnu par les autres ». « Le travail d’un leader est de prendre les gens tels qu’ils sont et de créer, par la bienveillance et l’encouragement, les conditions dans lesquelles ils pourront s’épanouir et se développer », explique Pierre Mathevet. Pour ce faire, il doit disposer d’une bonne capacité d’écoute, de compréhension et de communication, mais aussi de la faculté de motiver et d’influencer les membres de l’équipe. « Tout le reste n’est que désir de domination et de contrôle, c’est-à-dire de l’ego ! »
Avoir une vision de l’entreprise dans quatre à cinq ans, ou « un rêve réaliste », comme le nomme Pierre Mathevet, permet d’indiquer à ses collaborateurs la direction à prendre, de donner du sens au travail effectué et d’aligner toute l’équipe vers des objectifs communs. « Ce but doit être attirant, motivant, stressant mais pas trop, et créer une juste tension, motrice et non paralysante », souligne-t-il.
Une équipe est composée d’individus aux compétences diverses, permettant de pouvoir définir et attribuer à chacun leurs rôles respectifs et leurs responsabilités. En parallèle, il convient de favoriser les feed-back, positifs comme négatifs (encadré), tout en prenant garde ne pas employer de formulations malheureuses qui auraient l’effet inverse à celui escompté. Un bon retour est de « s’interdire de faire des remarques négatives sur les individus », recommande Pierre Mathevet.
«
L’équipe commence toujours par le noyau des associés
», rappelle-t-il. Ainsi, il est nécessaire d’élaborer un pacte et un règlement intérieur d’associés. Dans ce cadre, il convient de définir les règles si une décision ne fait pas l’unanimité, car «
si nous rêvons tous de l’unanimité, c’est très souvent illusoire avec le principe de diversité
». Par exemple, la décision de recruter des salariés sous contrats à durée déterminée ou des stagiaires pourrait ne requérir qu’une majorité simple, quand l’embauche d’un contrat à durée indéterminée se ferait à la majorité absolue. Quant à l’augmentation du nombre d’associés ou de lourds investissements, elle nécessiterait forcément l’unanimité.
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1 Du 15 au 17 mai 2019 à Nantes (Loire-Atlantique).
LA RÉUNION D’ASSOCIÉS, UN PASSAGE OBLIGÉ
PESER SES MOTS