ÉLEVAGE
PRATIQUE CANINE
L'ACTU
Auteur(s) : TANIT HALFON
Le centre NeoCare de l’École nationale vétérinaire de Toulouse propose un outil digital pour faciliter le déroulement des visites sanitaires dans les élevages canins et félins.
Lauréate du prix des internautes au dernier congrès sur la e-santé de Castres (Tarn), qui s’est déroulé en juillet, Sanivet est la première plateforme digitale consacrée aux visites sanitaires des élevages canins et félins. Développé par le centre NeoCare1 (École nationale vétérinaire de Toulouse), le projet a pour objectif d’automatiser les rapports de visites d’élevage, explique Aurélien Grellet, vétérinaire qui a participé à son élaboration et est responsable valorisation et partenariat à l’école. En pratique, l’éleveur remplit un questionnaire de préparation, qui est envoyé à son vétérinaire sanitaire. Ce dernier, muni alors d’un canevas de visite, remplit directement sa partie chez l’éleveur et reçoit ensuite un rapport final, ainsi que le règlement sanitaire de l’élevage visité. À la clé : un gain de temps pour le praticien. L’accès au questionnaire de préparation et au canevas est gratuit et sera disponible d’ici la fin de l’année. Le reste du service (édition du rapport et du règlement sanitaire) sera payant, et prêt en théorie pour le premier trimestre 2020. D’autres développements sont à prévoir : d’abord une personnalisation de l’outil en fonction de la taille de l’élevage visité, puis son adaptation pour les audits réalisés en cas de problèmes sanitaires. À terme, l’idée serait aussi de l’adapter aux visites de refuges et de pensions.
Le compte rendu de visite identifie les points positifs et négatifs. « Ils ne se limitent pas au respect de la réglementation : les axes permettant d’améliorer les pratiques d’élevage et le bien-être animal sont aussi signalés, explique Aurélien Grellet. Aborder les aspects positifs est important pour valoriser l’éleveur et le garder motivé. » Et qu’en est-il de la valorisation financière pour le praticien ? « Je pense que l’on peut distinguer deux situations, pour lesquelles le modèle économique choisi par le vétérinaire peut ne pas être le même, selon que la visite sanitaire prévue par la réglementation est effectuée à la demande d’un éleveur client ou d’un élevage qui ne fait pas partie de la clientèle. Si la visite s’inscrit dans une collaboration sur le long cours, son coût pourra être adapté », présume-t-il. Et d’ajouter : « Cet outil renvoie aussi une image plus professionnelle du praticien aux éleveurs. De plus, il fait gagner du temps et permet de structurer la visite. Des paramètres qui doivent à mon sens être pris en compte pour fixer le prix de celle-ci. »
Avec l’outil, l’idée est aussi de mieux caractériser le secteur de l’élevage canin et félin. Car c’est un peu le grand flou. « Dans le domaine de l’élevage, mais aussi de la pédiatrie, tout manque, du fait de l’absence d’instituts techniques et de centres de recherche qui s’intéressent au sujet.
» Pour y remédier, le centre NeoCare avait lancé l’an dernier des enquêtes auprès de son réseau d’éleveurs, dont 14 ont déjà été publiées. Du côté de l’outil Sanivet, un traitement anonyme des données permettra de mener des études statistiques sur différentes thématiques, notamment grâce aux informations collectées via le questionnaire de préparation rempli par l’éleveur. Aurélien Grellet voit même plus loin : « Cet outil peut servir de gage de qualité pour les éleveurs, vis-à-vis des services vétérinaires, voire auprès de leurs clients, comme une sorte de label qualité. »
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1 NeoCare est le service de l’ENVT consacré à l’élevage, la reproduction et la pédiatrie canine et féline. Il s’agit d’une structure publique.
LA VISITE SANITAIRE, UNE OBLIGATION RÉGLEMENTAIRE
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