Septembre jaune

Place à l’esprit cartésien, au son des chiffres et non des paroles ! L’opaque pilule du projet de réforme des retraites ne sera pas gobée par les libéraux sans déclencher une régurgitation réflexe et pour le moins acide ! à juste titre, les professions libérales sont insatisfaites du projet dressé dans le rapport du haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye. C’est un camouflet lancé aux libéraux : exit la prise en compte de leurs spécificités ; une manœuvre de récupération des réserves (27 milliards d’euros !) constituées par certains régimes de retraite ; l’instauration imposée d’un régime universel jusqu’à trois plafonds de Sécurité sociale (Pass), signant la fin des régimes complémentaires ; un taux de cotisation inadapté, etc. Les motifs de discorde sont nombreux, les déséquilibres évidents.

Le Premier ministre a bien tenté d’adoucir les tensions en recevant à Matignon les organisations représentatives, dont celles des professions libérales. Mais… concrètement ? L’heure est à l’analyse et rappelle la nécessité d’une vérité chiffrée pour évaluer l’impact de la réforme pour les libéraux. L’Union nationale des professions libérales (Unapl) pèse et évalue les conséquences de la mise en œuvre du régime tel qu’envisagé par le rapport, et le compare au système actuel¹. « Ce rapport est inacceptable pour les professionnels libéraux », martèle Michel Picon, son président. Une sortie des étoffes jaunes est-elle à redouter ? La motion adoptée le 4 septembre par le comité national de l’Unapl rejetant le projet de réforme fait figure de sommation. Une mobilisation nationale de grande ampleur réunissant toutes les professions libérales est même dans les projets potentiels de l’Unapl en cas d’échec des négociations. ●

¹ Lire pages 10 et 11 de ce numéro.

Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1820, pages 10 et 11.