MÉDICAMENT
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : JEAN-PAUL DELHOM
Avec la mise sur le marché de son nouveau vaccin par voie intranasale, MSD Santé animale cible les maladies respiratoires, qui représentent une menace pour les élevages.
Les maladies respiratoires constituent la deuxième cause de mortalité des veaux, devant les diarrhées néonatales. Sur les 7 millions de veaux nés en France en 2018, moins de 20 % ont reçu une vaccination respiratoire précoce permettant de couvrir leurs deux premiers mois de vie.
Lancé lors d’une conférence de presse en juillet par le laboratoire MSD Santé animale, Bovilis® Intranasal RSP Live est un vaccin protégeant contre le virus respiratoire syncytial bovin (VRSB) et parainfluenza 3 (Pi3). Il peut s’administrer dès une semaine de vie. L’immunité est installée en cinq jours pour le VRSB et en sept jours pour Pi3, pour une durée de 12 semaines. Il a été constaté une réduction de l’excrétion et des signes cliniques. Le vaccin agit sur les trois types d’immunité : innée, cellulaire et humorale. Il s’administre à raison d’une seule dose de 2 ml. Sa durée de conservation est de 6 heures après l’ouverture et il est commercialisé en présentation de cinq doses et monodoses.
Pour assurer la continuité de la couverture vaccinale après 12 semaines et élargir le spectre avec M. Haemolytica, il est intéressant d’utiliser Bovilis® Bovigrip en deux injections le plus tôt possible, sachant qu’un veau vacciné à 15 jours sera immunisé à 2 mois.
La vaccination intranasale chez les jeunes bovins est facilitée par deux outils développés par MSD Santé animale :
- le système Transofi®, qui permet une reconstitution plus facile et plus sûre du vaccin ;
- un injecteur de 2 ml réglable pour une administration rapide et puissante, une canule intranasale s’adaptant parfaitement aux naseaux du veau. Son utilisation n’est pas obligatoire, mais elle peut faciliter grandement la vaccination.
Ces outils ne sont disponibles que directement auprès du laboratoire MSD.
Un risque de perte importante
La part des maladies respiratoires dans la mortalité des veaux incite à la vaccination. Les signes cliniques de ces maladies ne sont pas toujours visibles (la toux est présente dans 20 % des cas, l’hyperthermie apparaît 48 heures avant les symptômes). En leur absence, les lésions pulmonaires sont visibles à l’échographie.
Les pertes économiques peuvent aller jusqu’à 70 € par veaux sevrés. La croissance sera en baisse, même pour les individus sains d’un élevage atteint. Des lésions pulmonaires, observées à l’échographie dans les 56 premiers jours de vie, occasionnent une baisse moyenne de production de lait en première lactation de 500 kg. C’est pourquoi la présence, à l’échographie, de telles lésions, dans le premier mois de vie, devrait éliminer l’individu de l’élevage.
Élaborer un programme de prévention
En cas de problèmes respiratoires dans un élevage, le vétérinaire doit, avant tout, comprendre la situation générale de celui-ci (gestion, conduite de l’élevage, biosécurité, aliment, logement, parasites, etc.). Pour établir un programme de prévention, deux approches sont possibles : une approche ciblée sur la situation généralement rencontrée avec le risque de conserver des malades asymptomatiques ou une approche préventive.
Pour lutter contre les maladies respiratoires dès les premiers jours de la vie, il convient de diminuer significativement le trou immunitaire du veau nouveau-né :
- en réduisant la pression microbienne (hygiène, vaccination) ;
- par transfert passif d’immunité spécifique (colostrum, vaccination des vaches en fin de gestation) ;
- en développant précocement l’immunité du veau ;
- en élargissant la couverture vaccinale, dans la durée, contre les principaux agents viraux et bactériens de maladies respiratoires (VRSB, Mannheimia haemolytica).
Au niveau du complexe respiratoire, la bactérie Mannheimia haemolytica et le VRSB sont les deux agents pathogènes majeurs.
Pour les maladies respiratoires, le premier mois de vie étant crucial, il est important, rappelle MSD, de pouvoir prévenir de manière « précoce, rapide et puissante » contre les principaux agents de pneumonie.
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