Edito
Auteur(s) : MARINE NEVEUX
Renvoyés à d’autres temps le lacet vert (certes facile à trouver près de la salle de chirurgie) autour du museau, les gant(elet)s dignes des armures médiévales, la cage de contention, ou autre système D pour faire face au chien le plus difficile… Cave canem ! C’est un passé – digne de l’antiquité ? – qui laisse place désormais au dog friendly. L’approche du chien “s’arrondit”, pour le bénéfice de tous : l’animal, le propriétaire, mais aussi le vétérinaire, qui obtient ainsi une meilleure collaboration du chien qu’il prend en charge, et est moins à risque de blessures.
Rapport amical, bien-être partagé, et pour celles et ceux qui ont aussi connu le terme “brimades” (aujourd’hui tabou), place à l’accueil bienveillant et amical, à l’éducation positive ! Mais si ce terme vous est familier, c’est que vous êtes aussi des générations qui ont étudié les textes de Jean-Jacques Rousseau en prépa véto – gros coefficient au concours, vous souvenez-vous ? – et qui ont fait de l’éducation positive une part de leur ADN. Le philosophe français, en précurseur, appelait bien l’éducation positive « ce qui tend à former l’esprit avant l’âge, et à donner à l’enfant la connaissance des devoirs de l’homme ». Certes, et appliqué à l’animal ? La bienveillance à son égard, la coopération avec lui, c’est une évidence pour le vétérinaire, professionnel de l’animal, qui le connaît sous toutes ses facettes et qui peut prévenir (et pas seulement corriger) des comportements gênants. En cela, le vétérinaire joue un rôle central.
Car attention aussi à l’utilisation de mots à la mode : éducation positive pour tout, pour tous, pour les enfants, pour les animaux de compagnie, tout est bonne intention, douce et feutrée… mais pas forcément bien appliqué ! D’ailleurs “positive” ne signifie pas pour autant “permissive” ou “laxiste”.
Aux vétérinaires d’appréhender l’animal dans sa globalité, d’apporter toute la cohérence dans l’accompagnement proposé à celui-ci et à son propriétaire. Comment les praticiens abordent-ils le comportement du chien pour développer une relation harmonieuse entre l’animal et son propriétaire ? Découvrez-le dans le dossier de ce numéro1.
Quoi de plus juste d’ailleurs pour le chien que les propriétaires ne s’enquièrent du meilleur ami de l’homme, qui ne recevait pas forcément toutes les bonnes intentions dont il était digne ! ●
1 Lire pages 36 à 41.