Ivan : un nouveau logiciel d’aide à l’autopsie - La Semaine Vétérinaire n° 1823 du 27/09/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1823 du 27/09/2019

E-SANTÉ

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Développé par Oniris, cet outil digital viendra prêter main-forte au vétérinaire pour établir un diagnostic lors de l’autopsie des bovins.

L’intelligence artificielle (IA) au service de l’expertise du vétérinaire et de sa relation clients », était l’un des thèmes abordés lors de l’université d’été de la e-santé, qui s’est tenue à Castres (Tarn) du 2 au 4 juillet. À cette occasion, Laëtitia Dorso, praticienne hospitalière au service d’autopsie du centre hospitalier universitaire vétérinaire d’Oniris, a présenté Ivan (Innovative veterinary assisted necropsy ou système d’aide au diagnostic en autopsie bovine), développé au sein de l’établissement nantais.

Des praticiens parfois désemparés

Selon ses concepteurs, les vétérinaires ruraux sont parfois désemparés sur le terrain pour identifier la nature et la cause d’une maladie lorsqu’ils réalisent des autopsies. C’est pourquoi, ce logiciel pour smartphone a été conçu comme un outil didactique et pratique d’utilisation pour le vétérinaire (encadré). Il permet d’établir un diagnostic différentiel de la maladie du bovin à l’origine du décès à l’aide d’un ensemble de données (tableau lésionnel) que le vétérinaire renseigne.

Ainsi, avant que le vétérinaire ne débute l’autopsie, il devra renseigner dans Ivan les éléments d’épidémiologie, ainsi que les signes cliniques qu’il observe, classés par “appareil”. Puis, à partir de ces données, le logiciel proposera une liste d’organes à examiner en priorité lors de l’autopsie. Ensuite, le praticien pourra soit saisir le type de lésions observées de façon semi-intuitive, soit, s’il ne le reconnaît pas, renseigner la forme, la taille, la couleur et la consistance de ce qu’il observe sur l’organe, afin que le logiciel lui propose un diagnostic morphologique. À cette étape, s’il manque encore des éléments pour effectuer un diagnostic, Ivan repassera à l’étape précédente et proposera au vétérinaire d’étudier d’autres organes. Enfin, une fois les hypothèses diagnostiques listées de la plus probable à la moins probable, le vétérinaire pourra choisir celle qui lui semble la plus pertinente, et le logiciel lui indiquera alors les examens complémentaires à réaliser.

Un « véritable assistant »

Il s’agit donc d’un nouvel exemple d’utilisation des technologies connectées destinée à faciliter l’exercice du vétérinaire. Comme l’ont indiqué ses concepteurs : « Plus qu’un outil, Ivan est un véritable assistant qui fera de vous un vétérinaire augmenté 2.0 ! » Avant de conclure : « Avec cet outil, le tsar des examens nécropsiques, l’autopsie bovine n’aura plus de secret pour vous ! »

LAËTITIA DORSO : « L’OBJECTIF EST DE LE PROPOSER SUR LE TERRAIN EN 2020 »

Quelle est l’origine du projet ?
En tant que praticienne hospitalière, je reçois chaque semaine une dizaine de courriels de confrères qui, après avoir réalisé une autopsie sur le terrain, m’envoient des photos pour obtenir des pistes de diagnostic. Or, la qualité des photos n’est pas toujours optimale et cela rend le diagnostic difficile, car je ne suis pas à côté du vétérinaire lorsqu’il effectue son autopsie. Face à ce constat, nous avons réfléchi à la solution la plus adaptée. Pour cela, nous avons envisagé de développer un système disponible pour chaque vétérinaire quand il en a besoin : le logiciel Ivan.

Quand ce logiciel sera-t-il proposé aux vétérinaires ?
Ce logiciel est adapté pour une utilisation sur smartphone. Il est actuellement testé en interne pour juger de sa pertinence et de son efficacité. L’objectif est ensuite de le proposer à des vétérinaires praticiens à partir de janvier 2020 afin de connaître leurs retours du terrain.

Quelles sont les spécificités de ce logiciel ?
Il sera proposé exclusivement aux vétérinaires. En effet, il est pensé comme un outil d’aide et d’accompagnement pas à pas du vétérinaire, qui gardera toutefois le contrôle à chaque étape. De plus, la base de données va peu à peu être incrémentée par les nouvelles données fournies par les praticiens.

Quelles sont les espèces cibles ?
Pour le moment, au vu des demandes, ce sont les bovins, pour des affections individuelles ou de groupe ciblées.