PROTECTION ANIMALE
ACTU
Auteur(s) : MARINE NEVEUX
Les vétérinaires et les ONG de protection animale ont lancé le 26 septembre leur comité de liaison, baptisé Clapav, pour développer les initiatives communes et faire avancer les intérêts des animaux et leur bien-être.
La profession vétérinaire et les associations de protection animale ont besoin d’un lieu où échanger », explique Jean-Yves Gauchot, président de la Fédération des syndicats vétérinaires de France (FSVF), l’un des membres fondateurs du Comité de liaison associations de protection animale et vétérinaires (Clapav), lancé ce 26 septembre. « Nous serons partenaires à la ville comme dans les campagnes, dans les refuges comme dans les établissements de soins vétérinaires, dans les instances officielles ou réunions informelles. » Les objectifs sont de « mettre en place des actions concrètes pour une meilleure prise en compte des intérêts des animaux et de leur bien-être. »
À ses côtés lors de la présentation du comité dans les locaux de la maison des vétérinaires à Paris, Tamara Guelton, responsable du service juridique de la Société protectrice des animaux (SPA), liste des domaines pour lesquels des actions sont à envisager : l’identification et la stérilisation des animaux de compagnie, les maltraitances animales (rôle des vétérinaires, sanctions et contrôles), la place de l’animal domestique et sauvage dans la société, la protection et l’amélioration du bien-être des animaux d’élevage, le transport, l’abattage, etc. Le comité met en place des groupes de travail pour faire l’état des lieux des problématiques rencontrées par chacune des organisations. Ils analyseront les enjeux et identifieront des moyens à mettre en œuvre. Le Clapav pourra communiquer et porter ses fruits auprès des acteurs concernés.
Plusieurs constats sont dressés comme le fait que beaucoup d’animaux ne sont pas identifiés. De même qu’un manque de communication sur les actions menées jusque-là. Le Clapav s’est réuni à plusieurs reprises et a avancé sur le sujet : des actions concrètes vont être lancées par le biais de la sensibilisation des vétérinaires à la stérilisation et à l’identification.
Il y a également un réel travail de sensibilisation des communes, car aujourd’hui les chats errants restent une difficulté. « On espère ainsi que le Clapav puisse sensibiliser les communes à cette problématique. »
« Tous les jours les praticiens dans leur cabinet font de la protection animale et aident les gens. Ils réalisent des actes gratuits. Le vétérinaire est en ligne de mire », explique Jean-Yves Gauchot. Les constats vétérinaires sont aussi indispensables. Sont soulevées les réflexions autour du secret professionnel, du lien en cas de maltraitance avec les autorités, des interventions des associations de protection animale.
« C’est une remise en question permanente, également des associations de protection animale pour voir si la maltraitance est bien évaluée », ajoute Tamara Guelton.
Le comité se penchera aussi sur des problèmes techniques, comme la délégation de soins, les hypertypes, les abandons, la place de l’animal en ville, la disparition des espèces, et les méthodes d’élevage.
« Pour les animaux de rente, il convient d’apporter nos compétences afin d’améliorer leurs conditions de vie, le transport et l’abattage, et informer et influencer les politiques dans le but de faire évoluer les pratiques ; nous devons participer à l’information et à la communication », poursuit Jean-Yves Gauchot.
« La maltraitance, c’est d’abord l’ignorance », déclare Richard Corde, président de la Ligue française pour la protection du cheval (LFPC). Le cheval est un animal aussi bien de loisirs, de rente… Au sein du Clapav, la LFPC peut avoir des échanges avec toutes les autres associations. »
« Je me réjouis de ce moment, jour fondateur et historique, car il n’y a pas eu de mariage durable entre les acteurs de la protection animale et ceux de la protection de la nature, constate Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Là, on retrouve des intérêts communs, on n’a pas été assez en proximité, ce comité nous le permettra. » Allain Bougrain-Dubourg rappelle que les animaux de compagnie n’ont malheureusement pas le monopole de la maltraitance, les animaux sauvages sont aussi concernés (avec la chasse à la glue, notamment). La LPO réunit 17 centres de soins, dont deux appartenant à des écoles vétérinaires, afin de redynamiser ces structures. « Nous réfléchissons à l’élaboration de conseils pratiques à donner, via les vétérinaires. »
« On a souvent travaillé au mieux en parallèle et au pire en opposition, donc en effet cette structuration est historique entre les vétérinaires et les associations de protection animale », renchérit Laurent Perrin, président du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL).
Pour Léopoldine Charbonneaux, directrice de l’association Compassion in World Farming (CIWF) France, en élevage, les problématiques à aborder sont nombreuses : les mutilations, la castration, les transports et la transportabilité, les cages, etc. « Nous avons besoin de travailler main dans la main, ensemble, de porter auprès du ministère, du ministre, des fonctionnaires, un message fort, scientifique, technique, et d’avoir une voie commune. »
« Nous ne gérons que de l’urgence. Qui dit urgence, dit défaut de communication, regrette Romy Turpin, responsable juridique à la Fondation Bardot. Le Clapav est une très belle opportunité pour communiquer, échanger, s’informer. »
« Les vétérinaires font beaucoup pour l’animal qui est dans une situation difficile, les
associations de protection animale
aussi. On va construire des choses utiles pour la société, le bien-être animal », approuve Jean-François Rousselot, président de l’Afvac.
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LES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES MEMBRES DU CLAPAV
ILS ONT DÉCLARÉ…