FILIÈRE AVICOLE
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : TANIT HALFON
Des travaux de l’Institut national de la recherche agronomique ont mis en évidence une forte corrélation entre les images échographiques du tissu adipeux sous-cutané et l’engraissement abdominal chez les volailles.
Comment déterminer la masse graisseuse en filière avicole ? L’échographie pourrait être un bon outil, selon les conclusions de travaux de recherche menés par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra)1. Des chercheurs ont montré que la mesure échographique du tissu adipeux sous-cutané dorsal était un bon facteur prédictif de l’engraissement de la volaille, mais aussi de la dinde et du canard. En pratique, les mesures s’effectuent sur animal debout, à l’aide d’une sonde linéaire fine passée entre les plumes préalablement mouillées à l’eau tiède savonneuse, au-dessus du croupion. Lors des expérimentations, 500 poules ont été examinées au cours d’une seule journée, en mobilisant trois personnes, à raison d’environ une minute par animal. Dans un élevage de sélection, il serait ainsi tout à fait possible de procéder à une échographie de l’ensemble des reproducteurs mâles, associé à un échantillon de femelles. Comme l’expliquent les chercheurs, cette méthode a l’avantage d’être efficace, mais aussi non invasive. À ce jour, les éleveurs évaluent l’état d’engraissement des animaux via le gain moyen quotidien (GMQ) ou la bio-impédancemétrie. Or, le premier est un indicateur de croissance, et s’avère peu utile une fois l’animal adulte. Le deuxième est une méthode utilisée par les industriels, invasive et douloureuse, qui consiste à faire circuler un courant électrique via des électrodes positionnées au niveau des cuisses de l’animal suspendu par les pattes.
Outre la note d’état corporel, l’échographie pourrait servir, en filière palmipèdes à foie gras, à sélectionner les animaux les plus intéressants avant de débuter la phase de gavage, à évaluer l’intérêt ou pas de la prolonger, mais aussi à adapter les stratégies alimentaires. Les chercheurs de l’Inra s’intéressent également à la fonction reproductrice des volailles, l’objectif étant d’arriver à prédire la qualité de la période de la ponte, via la mesure des follicules ovariens, afin de mieux rentabiliser la production des œufs. Enfin, un suivi du développement musculaire est étudié. À noter que l’échographie est déjà utilisée depuis les années 1990 par les sélectionneurs pour évaluer le développement du muscle pectoral (filets), mais reste aujourd’hui peu employée par les éleveurs.
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1 Les participants aux recherches sont Joëlle Dupont, Pascal Froment, Christelle Ramé, Éric Venturi, Marine Cirot, Christophe Staub.