Les solutions au recrutement de VetoVet

Le marché vétérinaire est en croissance (en France, 45 % des vétérinaires ont augmenté leur chiffre d’affaires entre 2017 et 2018), comme le nombre d’animaux de compagnie et les dépenses qui y sont liées (budget des Français dans ce domaine en hausse de + 19 % en 10 ans)¹. Les structures vétérinaires restent petites (95 % emploient moins de neuf salariés) dans un marché où 37 % de nos confrères sont salariés². « Dans ce contexte, le besoin de professionnaliser le recrutement avec la construction d’une solution vétérinaire performante devient nécessaire », expliquent les fondateurs de VetoVet (62 % des vétérinaires rencontrent des difficultés à recruter, 62 % n’ont pas fait évoluer leur processus de recrutement)³.

En effet, Renaud Berger et Pierre Dufour, tous deux vétérinaires, ont lancé VetoVet en septembre 2018, avec l’intuition que la solution se trouvait dans la complémentarité des profils et le savoir-être.

Les problématiques liées au recrutement

Les problématiques liées au recrutement ont été abordées à travers différents formats : des vidéos traitant de sujets de fond (le mentorat, le projet personnel et professionnel, le leadership, la féminisation, la recherche d’emploi, des interviews d’acteurs de la profession ayant une vision sur le sujet, et enfin des articles proposant des solutions). S’en est suivie une approche plus pratique, sur le terrain, de mars à juillet 2019, où ils ont organisé des réunions, visité des cliniques en recherche de vétérinaires pour proposer la solution la plus adaptée à la profession. Leur offre a évolué vers un accompagnement individualisé, personnalisé, plus centré sur l’humain et le relationnel.

Pour bénéficier de cet accompagnement, les candidats s’inscrivent gratuitement sur le site Vetovet.fr. Le court questionnaire d’entrée permet de recueillir les informations, le CV, et débouche sur un premier entretien téléphonique. Renaud Berger, qui s’occupe des candidats, est alors à leur écoute pour comprendre leur projet personnel et professionnel, tout en y apportant un regard extérieur et critique. Ce dialogue permet alors à VetoVet de proposer aux candidats des offres personnalisées. Plus de 160 candidats déjà en poste sont inscrits, dans une démarche de long terme (86 % recherchent un CDI à temps plein), et anticipent leur recherche d’emploi (disponibilité de 3,8 mois).

Comprendre le besoin de la structure

Concernant les recruteurs, de la même manière, une inscription sur le site avec un questionnaire (informations sur la structure, poste recherché, etc.), puis un entretien téléphonique avec Pierre Dufour permet de créer un premier contact. L’équipe se déplace ensuite dans la structure pour réaliser un film. Cette vidéo est une visite guidée de la clinique permettant de bien comprendre le besoin de la structure, mettant en lumière des éléments subjectifs comme l’ambiance ou l’esprit d’équipe. Elle permet de diffuser ensuite l’offre auprès des candidats, qui peuvent ainsi se projeter ou non dans la structure, et sur leurs réseaux. Une synthèse de visite reprend les éléments objectifs et forme le dossier recruteur qui finalise la mission de lancement au tarif de 1 500 € HT. Lors de la mission de placement qui suit, VetoVet propose des candidats avec différents éléments et la mission est réussie si le candidat est embauché, au tarif de 3 000 € HT. Aujourd’hui 54 recruteurs sont inscrits chez eux recherchant des vétérinaires autonomes (85 %) sur des périodes longues à temps plein (77 %), avec un délai négatif de - 0,8 mois (c’est-à-dire poste à pourvoir immédiatement).

L’expérience de ce début d’activité les a amenés à être de plus en plus exigeants sur la sélection des structures. De la même manière, cette exigence s’est construite du côté des candidats avec certains critères : proactivité dans leur parcours professionnel, motivation et implication, état d’esprit entreprenant, compétences, et savoir agir.

Pour la suite, VetoVet souhaite attirer les meilleurs candidats, grâce à une forte présence dans le numérique, les événements de la profession et les écoles. Leur phase de lancement pendant un an a permis d’aboutir à l’offre présentée, mais celle-ci se segmentera à l’avenir avec notamment les groupements d’intérêt économique (GIE) et les chaînes, pour travailler dans tous les secteurs. Les projets futurs concernent les auxiliaires spécialisés vétérinaires (à l’étude), les stages (en relation avec les écoles), et la possibilité d’aller à l’étranger pour les vétérinaires français.
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¹ L’activité des vétérinaires de plus en plus urbaine et féminisée, Insee Première n° 1712, 3/10/2018.

² Atlas démographique de la profession vétérinaire, Ordre national des vétérinaires, 2018.

³ Les chiffres clés de l’activité vétérinaire, La Semaine Vétérinaire n° 1779 du 5/10/2018, pages 40 à 47.