Le Répaas : rassembler, partager, rechercher - La Semaine Vétérinaire n° 1826 du 18/10/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1826 du 18/10/2019

PHYTO-AROMATHÉRAPIE

ACTU

Auteur(s) : MARINE NEVEUX  

Le Réseau de phyto-aromathérapie de l’Afvac, de l’Avef et de la SNGTV (Répaas) s’est réuni le 1 er octobre à Paris pour faire le point sur ses réflexions et projets.

Rassembler, partager, rechercher » : ces trois mots résument la volonté du comité de pilotage du Répaas1, qui regroupe l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (l’Afvac, représentée par nos confrères Richard Blostin et Éric Guaguère), l’Association vétérinaire équine française (l’Avef, avec la présence d’Isabelle Lussot-Kervern et de Jean-Yves Gauchot) et la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (la SNGTV, avec Loïc Guiouillier, Olivier Fortineau, Julien Daspet et Loïc Jouët).

La réunion du 1er octobre a été l’occasion d’échanges riches et constructifs entre les membres du réseau, mais aussi avec des représentants de l’Administration, des instances professionnelles, de laboratoires, de l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), de confrères, etc.

Remettre le vétérinaire au centre de la prescription et de l’utilisation

Le retour au vert est une demande sociétale. Notre consœur Isabelle Lussot-Kervern rappelle d’ailleurs qu’une étude de l’Ordre des pharmaciens de 2011 montre que les Français apprécient la phytothérapie et y ont souvent recours. Une étude datant de fin 2018 aux États-Unis révèle un plébiscite des milléniaux pour l’aromathérapie (81 %) et la naturopathie (73 %).

Les questions autour de la phyto-aromathérapie restent nombreuses : utilisation des plantes médicinales en productions animales ; en outre, si les publications scientifiques sont en forte augmentation depuis les années 2000, ce sont surtout des données in vitro et peu in vivo.

Le Répaas souhaite ainsi mettre en réseau tous les vétérinaires qui travaillent en phytothérapie. « L’idée est de fédérer les énergies », explique Olivier Fortineau. Les réflexions et les projets menés sont nombreux. Le Répaas a notamment répondu à un appel à projet avec le plan ÉcoAntibio pour trouver des solutions alternatives aux antibiotiques. Les objectifs sont également d’améliorer, de valider la sécurité, la qualité, la traçabilité, les données concernant l’efficacité de la phytothérapie. « Un des enjeux sera aussi réglementaire », poursuit Isabelle Lussot-Kervern. Une des pistes de travail est d’ailleurs d’apporter des propositions concrètes pour faire évoluer la réglementation. Les actions techniques se concrétisent en essais et recherches avec notamment deux actions financées par le plan ÉcoAntibio pour la recherche de résidus de mélanges d’huiles essentielles dans le lait.

La formation est aussi un sujet d’attention alors que les éleveurs se forment depuis longtemps, associant un risque d’automédication, alors que les effets indésirables sont encore insuffisamment connus. « Il convient de remettre le vétérinaire au centre de la prescription et de l’utilisation pour prendre aussi en compte les données de la santé publique », déclare notre consœur. Loïc Guiouillier ajoute qu’il convient de « remettre le vétérinaire au cœur de la formation des éleveurs ».

Enfin, un site internet participatif va être mis en ligne afin de proposer des thèmes de recherche, la rédaction de recommandations pour les préparations extemporanées à base de plantes médicinales, la création et la diffusion de modules de formation.

1 contact@repaas.org