ENTRETIEN
PRATIQUE CANINE
L'ACTU
Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR TANIT HALFON
Le Collège des vétérinaires spécialistes d’Australie et de Nouvelle-Zélande (ANZCVS pour Australian and New Zealand College of Veterinary Scientists ) permet de faire reconnaître ses connaissances et son expérience via la validation d’un diplôme, donnant droit au titre de member. La société savante propose le seul examen international en médecine féline.
Il est possible de devenir membre du Collège australien et néo-zélandais sans suivre une résidence. Sous conditions, tout praticien peut passer l’examen du membership, permettant une reconnaissance officielle de ses compétences, sans donner droit au titre de spécialiste. Nicolas Layachi, praticien exerçant à Bordeaux (Gironde), a récemment validé celui de médecine féline. Il nous explique l’intérêt de ce diplôme.
Nicolas Layachi : Ce système de membership est pensé pour les praticiens, et pas uniquement pour les étudiants. Il tient compte de leurs contraintes financières et personnelles : tout praticien qui a le niveau peut passer ce diplôme, en toute autonomie, et sans effectuer une résidence. Cela donne l’opportunité de valoriser son expérience professionnelle. Dans ce sens, il pourrait être considéré comme une validation des acquis de l’expérience. Le membership est aussi le seul diplôme reconnu officiellement par les instances académiques des pays anglo-saxons, mais aussi par ses pairs à l’échelle internationale, ce qui peut peser dans les négociations pour un poste. De plus, je ressentais l’envie personnelle de sanctionner mon expérience acquise en pratique féline. Or, il n’existe pas de diplôme en médecine féline de ce niveau-là ni en Europe ni en France ; il fallait donc chercher ailleurs. Elle est, en plus, reconnue par le Royal Veterinary College, au Royaume-Uni, et donc potentiellement aussi à l’échelle européenne, sauf changement lié au Brexit. Enfin, cela fait longtemps que j’envisage de me spécialiser, et ce diplôme en constitue une première étape. Actuellement, je réfléchis à la possibilité de poursuivre avec une résidence en médecine féline pour aller jusqu’à la spécialisation.
N. L. : Cela m’a permis de me remettre à un niveau que je n’avais plus en matière de connaissances et d’applications pratiques : mes diagnostics sont plus précis, mes capacités déductives aussi, et j’ai modifié mes propositions thérapeutiques. Je vois ma prise en charge d’un “patient” comme équivalente à celle proposée dans un centre spécialisé ou universitaire. Ma clientèle, de plus, me suit.
N. L. : Non. C’est parce que ma vision de la médecine féline avait évolué que j’ai décidé de passer l’examen, et pas l’inverse. Le niveau de l’examen est très élevé, et il me semble compliqué d’y arriver en ayant seulement des bases théoriques. L’expérience professionnelle, les échecs, les réussites… m’apparaissent indispensables. Pour ma part, j’y pensais déjà depuis une petite dizaine d’années. Il m’a fallu tout un temps de maturation avant de m’y inscrire. Il faut prendre, de plus, ce temps de réflexion car cet examen a un coût important et pas uniquement financier. Réviser, passer les épreuves, tout cela est très contraignant. Depuis que je suis sortie d’école, c’est un des diplômes les plus difficiles qu’il m’ait été donné de passer !
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UNE DOUBLE RECONNAISSANCE DES COMPÉTENCES
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