Retour d’âge

Cette adaptation pour l’écran du livre éponyme de John Fante décrit la crise de la cinquantaine d’un écrivain qui, exilé sur la côte basque et n’ayant rien écrit de valable depuis longtemps, met la déliquescence de son talent sur le dos de ses quatre enfants qui vivent toujours sous son toit et à ses crochets. L’originalité de l’histoire est de faire coïncider l’accentuation de sa crise avec l’arrivée inattendue dans sa maison d’un chien encombrant. L’extrême désinvolture de l’animal combinée à l’obstination de son nouveau maître à vouloir le garder va finalement aboutir au départ de chacun des enfants, puis à la rupture avec sa femme. Si le mâtin de Naples n’a d’autre raison d’être ici que d’exaucer les aspirations secrètes du personnage principal (faire le vide chez lui), l’incongruité de son comportement offre quelques scènes particulièrement cocasses. La lucidité cynique de l’écrivain fournit d’autres motifs, plus acides, de sourire, tandis que, fidèle au livre, la tragi-comédie ausculte avec justesse les névroses individuelles contemporaines. Film de la maturité sur la maturité, il n’en affirme pas moins la victoire de l’amour sur l’amertume, l’érosion des jours et l’extinction des passions. En partageant l’affiche avec sa compagne depuis 25 ans, Yvan Attal cultive à dessein l’intimité avec la vraie vie. S’il réussit son autoportrait critique en auteur qui vieillit, il réalise aussi un beau geste d’amour en offrant à Charlotte Gainsbourg un rôle à la fois doux et magnifique.
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Mon chien stupide de et avec Yvan Attal, Charlotte Gainsbourg, France, 1 h 45, sortie le 30 octobre.