AGENCE NATIONALE DU MÉDICAMENT VÉTÉRINAIRE
ACTU
Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL
La 2 e édition de la journée de l’ANMV a été rythmée par des échanges fructueux consacrés aux enjeux du secteur vétérinaire. Des propositions qu’il reste désormais à concrétiser, notamment à travers le comité de suivi des médicaments vétérinaires.
Préparation au Brexit, nouvelle réglementation européenne sur les spécialités vétérinaires, échanges sur des pistes de travail avec les parties prenantes, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (Anses-ANMV) est à pied d’œuvre pour faire face aux principaux enjeux du secteur vétérinaire. Pour sa 2e édition, la journée de l’ANMV, organisée le 15 octobre, confirme le succès de 2017. C’est à Javené, près de Fougères (Ille-et-Vilaine), que des représentants de la profession, des industriels, des acteurs du monde de l’élevage et de l’Administration se sont retrouvés pour réfléchir aux solutions à apporter. Cette journée a été introduite par Caroline Semaille, directrice déléguée produits réglementés de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), et Jean-Pierre Orand, directeur de l’ANMV. La matinée a été consacrée à la présentation de plusieurs sujets d’actualités et l’après-midi a trois ateliers thématiques. Au-delà des discussions autour des préoccupations du moment, les acteurs du secteur vétérinaires ont aussi été invités à être force de proposition pour l’avenir.
À quelques mois du début de la seconde mandature du comité de suivi des médicaments vétérinaires (CSMV) de l’ANMV, un atelier thématique a permis d’identifier des pistes sur lesquelles ses nouveaux membres pourront se pencher. Les idées des participants ne manquent. Il est proposé au comité d’élaborer des recommandations de bonnes pratiques d’emploi des médicaments vétérinaires et des fiches pratiques sur leur utilisation. Ses nouveaux membres pourraient aussi confronter leurs connaissances aux cas de pharmacovigilance (cas par espèce ou par molécule) sur la base d’une veille. Autre aspect important largement souligné lors de cet atelier : la nécessité pour le CSMV de travailler sur sa communication et sa visibilité pour favoriser les échanges avec les vétérinaires sur le terrain avec, par exemple, la mise en place d’un e-mail de contact pour faire remonter les sujets de réflexion ou encore l’amélioration des outils de recherche disponibles sur le site internet de l’agence. Il deviendrait aussi une caution scientifique face à des attentes sociétales qui se veulent toujours plus pressantes (concernant le bien-être animal, l’impact environnemental des médicaments vétérinaires, la sécurité sanitaire, etc.). Un travail de fond et de vulgarisation est nécessaire pour communiquer en particulier auprès des éleveurs et du grand public.
Dans le même registre, le thème de l’usage des antibiotiques a aussi inspiré les participants à cette journée. Jean-Pierre Orand a livré quelques-unes des suggestions. La nécessité de mettre en place des indicateurs plus adaptés apparaît essentielle. « Ce qui a été mis en évidence par les membres du groupe n’est pas la valeur absolue de l’indicateur, mais son évolution dans le temps », a-t-il souligné. Ils proposent des indicateurs faciles à calculer, tels que le pourcentage de l’eau traitée comme indicateur simple, et retiennent que le calcul de l’Animal level of exposure to antimicrobials (Alea) doit être précisé avec une attention particulière sur le poids des animaux. « Il faut travailler sur ce dénominateur afin d’obtenir des données plus affinées et plus exactes », a indiqué le directeur de l’ANMV. En outre, les participants ont recommandé de travailler sur l’interprétation des indicateurs à la lumière d’éléments périphériques, tels que l’évolution de la résistance et des pratiques liées à l’usage des antibiotiques. Autre point important : les difficultés de recueils des données. Pour les parties prenantes, il est indispensable de disposer d’outils informatiques adaptés. « Si l’on veut bénéficier d’indicateurs et de données exhaustives, il faut quelque chose de plus automatique possible », a ajouté Jean-Pierre Orand.
La pharmacovigilance a également fait l’objet d’un atelier thématique. Les participants ont insisté sur la nécessité de mettre en place des enquêtes prospectives sur les nouvelles familles de molécules avec des réseaux de pharmacovigilance et une surveillance des produits frontières. Il ressort des discussions une demande de vulgarisation auprès de tous des modes de calcul de l’incidence et de l’imputation des effets indésirables. Par ailleurs, la mise en place d’un réseau de référents vétérinaires en pharmacovigilance faciliterait les déclarations. À l’image du réseau de référents "antibiotiques", ces intermédiaires formés seraient en contact plus étroit avec les experts de l’ANMV, les vétérinaires et les éleveurs. L’agence est aussi invitée à développer des systèmes de déclaration plus adaptés, afin que les éleveurs et les associations techniques procèdent à des déclarations ou à des remontées d’information. Enfin, il a été proposé d’améliorer la communication sur les travaux de l’agence afin de l’adapter à la cible vétérinaire, aux éleveurs et au grand public.
•
x Voir La Semaine Vétérinaire n° 1733 du 29/9/2017, pages 10 et 11.
UN BREXIT À ANTICIPER
UN RÈGLEMENT EUROPÉEN À APPLIQUER