Multimin®, une combinaison injectable de quatre oligoéléments - La Semaine Vétérinaire n° 1829 du 08/11/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1829 du 08/11/2019

MICRONUTRITION

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : JEAN-PAUL DELHOM  

Le laboratoire Virbac lance une nouvelle spécialité en micronutrition des bovins : Multimin®.

L’intérêt de Multimin ® réside dans le fait de pouvoir couvrir de manière précise les besoins additionnels en oligoéléments pendant ou en prévention des phases critiques d’élevage : c’est le concept Top-up », explique Matthieu Gonneaud, chef de marché animaux d’élevage chez Virbac. L’absorption et le stockage sont très rapides. Dès 15 jours, les oligoéléments sont intégrés au système antioxydant.

Ce produit, fort de nombreuses années d’expérience (27 ans en Afrique du Sud, 14 ans en Nouvelle-Zélande, notamment) et de plus de 20 publications scientifiques, est appuyé par une autorisation de mise sur le marché (FR/V/4749665 5/2015). Le lancement de Multimin® par Virbac intervient sur différents marchés majeurs (Royaume-Uni, Irlande, France) et sera complété par des actions de sensibilisation des éleveurs et vétérinaires.

Arthington et Havenga (2012) ont montré que ce produit, lorsqu’il est injecté en même temps qu’un vaccin, permet de compenser la consommation de cuivre, de zinc, de sélénium et de manganèse liée à la vaccination. Cette étude a aussi mis en évidence que Multimin® augmente la production d’anticorps spécifiques (Arthington et Havenga [2012], Palomares et coll. [2016]).

D’après Machado et coll. (2013), il permet, utilisé en préparation de vêlage (injections à J-60 et J-30 avant vêlage), de réduire les taux de cellules du lait (vaches multipares) et l’incidence des mammites subcliniques (vaches toutes parités confondues) et cliniques (vaches multipares).

Chez le veau nouveau-né (injections à J3 et J30 post-naissance), Multimin® permet de réduire l’incidence des pneumonies, otites et diarrhées (Texeira et coll. [2014]).

Les modalités d’utilisation

Multimin® s’emploie en administration unique, par voie sous-cutanée stricte, pendant ou en prévision de périodes de stress, de production ou de reproduction.

La posologie est la suivante :

- Bovins jusqu’à 1 an : 1 ml pour 50 kg ;

- Bovins de 1 à 2 ans : 1 ml pour 75 kg ;

- Bovins de plus de 2 ans : 1 ml pour 100 kg ;

Le temps d’attente est de 0 jour pour le lait et de 8 jours pour la viande et les abats.

Notre confrère Nicolas Herman propose une utilisation chez le veau pendant le sevrage, le transport, le changement de lot et, chez la vache, le jour du tarissement, 3 à 6 semaines avant le vêlage, au vêlage. Le couplage avec les vaccinations est préconisé.

La prévention en exergue

Actuellement, les efforts de recherche se concentrent davantage sur la prévention des maladies et l’amélioration de la résistance des animaux (vaccins, antiparasitaires, suppléments nutritionnels, immunostimulants), ainsi que sur le diagnostic précoce.

Notre consœur Agnès Batard, responsable technique Virbac France, rappelle le rôle prépondérant des oligoéléments en tant que catalyseurs enzymatiques influençant différents processus biologiques qui conditionnent l’état de santé des bovins. Ce sont des cofacteurs d’enzymes à capacité antioxydante : le sélénium pour la thiorédoxine réductase et le glutathion peroxydase, le cuivre, le manganèse et le zinc pour la superoxyde dismutase, entre autres. Ils sont essentiels au fonctionnement de l’organisme.

Les apports en oligoéléments par le fourrage sont faibles (sauf pour l’iode). Des compléments vitaminiques et minéraux administrés par voie orale (bolus, seaux ou pierres à lécher) peuvent contenir des oligoéléments et aider les bovins à subvenir à leurs besoins journaliers.

Les besoins des animaux en oligoéléments augmentent considérablement durant des périodes de stress, qui peuvent être de nature physiologique, pathologique ou zootechnique.

Une supplémentation orale ne permet pas de couvrir cet accroissement des besoins. Ceci peut conduire l’organisme à une situation de subcarence en oligoéléments avec des effets négatifs sur l’immunité et les performances des animaux.