Edito
Auteur(s) : TANIT HALFON
Dans la dernière enquête de la Fédération vétérinaire européenne sur la profession1, les résultats ne surprennent pas. La féminisation se poursuit. L’exercice de la médecine et de la chirurgie des animaux de compagnie domine. La taille des structures grandit. Le numérique prend de l’ampleur. Comme ses voisins européens, la France s’inscrit pleinement dans ces tendances évolutives. Elle se démarque, en revanche, pour les questions relatives aux défis de la profession. En particulier, deux d’entre elles interpellent. « Il y a trop de nouveaux diplômés ». à cette affirmation, la France répond un non catégorique, ex-aequo avec la Suède. Ces deux pays étant d’ailleurs, sur les 30 de l’enquête, ceux qui réfutent le plus cette affirmation2. « Les nouveaux diplômés trouvent facilement un travail ». Cette fois-ci, un oui catégorique l’emporte, devant la Suède, et la France se hisse à la première place des pays les plus en accord avec cette deuxième affirmation3. Ces réponses ne reflètent-elles pas les difficultés de recrutement que rencontrent actuellement plusieurs de nos confrères et consœurs ? Il serait tentant de répondre par l’affirmative. Manque-t-on de vétérinaires en France ? Hasard du calendrier, il se trouve que la réponse a été donnée le 6 novembre dernier par le président du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires au micro matinal de Jean-Jacques Bourdin. « On manque de vétérinaires, mais ce n’est pas homogène sur l’ensemble du territoire », a affirmé Jacques Guérin, rappelant que les zones rurales souffrent le plus en matière de recrutement. La solution ? Elle est européenne pour Jacques Guérin, qui a rappelé que « la France est une terre d’accueil en matière de vétérinaires. Peut-être faut-il en accueillir plus, faut-il aussi les motiver pour venir ». En clair : l’attractivité, notamment économique, reste un enjeu primordial. Cet éclairage sur la profession sera-t-il entendu ? ●
1 Lire pages 42 à 47 de ce numéro.
2 Les deux pays ont obtenu la note de 3,3 sur 10,0 correspondant au plus haut niveau de désaccord avec l’affirmation, et 10 signifiant un accord total.
3 La France a obtenu la note de 7,8 contre 7,2 pour la Suède.