Impacts

Notre entrée dans l’anthropocène a beau faire toujours débat au sein de la Commission internationale de stratigraphie (qui détermine les époques géologiques), l’empreinte sévère des activités humaines sur le climat, la vie et la géologie de la planète est incontestable. Toutes les données collectées par les experts de l’Anthropocene Working Group (AWG) le confirment. Notre difficulté pourtant à prendre la mesure de cette réalité motive la confrontation visuelle que propose ce troisième volet, parachèvement des documentaires Manufactured landscapes en 2006 et Watermark en 2013. Tourné durant trois ans sur 43 sites dans 20 pays différents et divisé en cinq chapitres (extraction, terrassements, technofossiles, changement climatique, extinction), ce film « entre art et science » réunit d’éloquents exemples de la démesure dévorante de la domination humaine de la Russie au Chili, de l’Afrique à l’Allemagne (mines monumentales à ciel ouvert, machines prométhéennes, décharges ou aménagements gigantesques, etc.), tandis que, didactique, le commentaire chiffre l’étendue du désastre global. Difficile à illustrer, l’extinction des espèces suscite la séquence la plus poignante avec l’embrasement en 2016 par les autorités kényanes de 16 000 défenses d’éléphant, soit 105 t d’ivoire illégal. La démonstration est claire, les intentions irréprochables, mais le parti de sensibiliser par des images spectaculaires montre ses limites en peinant à se distinguer du flot des productions actuelles.
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Anthropocène, l’époque humaine de Jennifer Baichwal, Nicholas de Pencier et Edward Burtynsky, avec la voix de Charlotte Le Bon, Canada, 1 h 27, sortie le 20 novembre.