L’entraide, une ressource de la profession - La Semaine Vétérinaire n° 1830 du 15/11/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1830 du 15/11/2019

GUIDE

ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON  

Une jeune consœur a recensé dans sa thèse les organismes d’entraide vétérinaire. Son constat : un réseau riche de partenaires, permettant d’offrir une protection sociale adaptée aux problématiques de la profession.

La confraternité n’a pas disparu ». Pour Laura Catuli, jeune diplômée de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, sa thèse de fin d’exercice a mis en lumière le fait que « beaucoup de vétérinaires s’impliquaient pour améliorer le quotidien d’autres vétérinaires ». L’objectif de sa thèse était de recenser les différentes instances d’entraide et de les lister dans un guide1 à destination des praticiens. Ce dernier, accessible sur Internet, regroupe leurs coordonnées, et leurs missions. De plus, chacune des instances est classée suivant les difficultés rencontrées par le vétérinaire, mais aussi en fonction du profil de la personne demandeuse : vétérinaire libéral, salarié ou ayant droit de vétérinaire (conjoint ou enfant). Un travail probablement utile pour les nouvelles générations de praticiens. « Mes recherches m’ont, par exemple, appris que 61 % des vétérinaires français étaient, en 1950, adhérents de l’Association centrale d’entraide vétérinaire contre moins de 5 % aujourd’hui, sachant qu’il s’agit de l’association d’entraide qui en compte le plus à ce jour. Est-ce lié à une méconnaissance de l’existence de ce tissu associatif ? », souligne Laura Catuli, aujourd’hui diplômée. Dans sa thèse, elle propose ainsi plusieurs pistes de développement, fruit de ses réflexions personnelles et de ses discussions avec les acteurs de l’entraide vétérinaire. D’une part, il s’agirait de mieux se faire connaître : « Peut-être faut-il une communication dès l’école », précise notre consœur. D’autre part, la construction d’un système plus cohérent serait opportune : « L’idée est que ces instances s’organisent entre elles pour éviter de brouiller leurs actions auprès des vétérinaires. Par exemple, le fait d’avoir des dossiers d’aide différents à remplir contribue à la méconnaissance des services rendus. »

Vers une amélioration de l’offre

Ces limites vont-elles être dépassées ? Il semble que oui, à entendre Corinne Bisbarre, responsable de la commission gestion et prévention des risques du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires (CNOV)2. « Il y a un peu plus d’un an, le CNOV a pris l’initiative d’accélérer et d’amplifier le rapprochement avec les autres organismes d’entraide. Nous avons ainsi organisé, en avril 2019, une première journée d’échanges dans les locaux de la CARPV 3 , afin que chacun puisse se présenter et expliquer l’orientation de ses interventions. Cette réunion aura désormais lieu chaque année. » De plus, « nous allons également tenter d’harmoniser les dossiers de demande d’aide, afin de faciliter les démarches pour le demandeur ». En outre, si chaque organisme présente des spécificités, ils ne fonctionnent pas pour autant en silo, comme le souligne Corinne Bisbarre, avec des échanges qui sont aujourd’hui « quasi permanents » sur les dossiers en cours. Ainsi, si le demandeur est d’accord, son dossier peut être transféré vers d’autres instances pour répondre au mieux à sa demande. « Au niveau de l’Ordre, nous agissons en première urgence, complète la responsable du CNOV. Car à la différence des autres organismes, notre organisation nous permet de débloquer une aide financière en quelques jours. Ce sont ensuite les autres organismes d’entraide qui souvent prennent le relais. »

1 bit.ly/36UHbWB.

2 Cette commission gère notamment l’entraide confraternelle et le fonds d’action sociale de l’Ordre.

3 Caisse autonome de retraites et de prévoyance des vétérinaires. Avec la Sécurité sociale des indépendants (SSI), qui a remplacé le Régime social des indépendants (RSI), et l’Association centrale d’entraide vétérinaire (ACV), elle est l’organisation qui accorde les aides financières les plus importantes.