ENTRETIEN
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR MARINE NEVEUX
Quels enjeux sanitaires majeurs identifiez-vous en équine ?
Un des enjeux sanitaires majeurs, compte tenu de sa gravité et son épidémiologie, est incontestablement les arboviroses, dont la peste équine et les encéphalomyélites. Un autre, aux allures totalement opposées, demeure l’anémie infectieuse. Pour toutes les maladies infectieuses du cheval, il est fondamental de ne jamais oublier le rôle potentiel épidémiologique des ânes possiblement infectés par les mêmes pathogènes sans en exprimer les signes cliniques de façon identique.
À cette vision strictement infectiologique, il faut aussi ajouter l’importance des infestations parasitaires et, surtout, le développement maintenant bien documenté des résistances aux antiparasitaires qui devraient faire réfléchir l’ensemble des filières sur une lutte antiparasitaire raisonnée et raisonnable.
Quels intérêts percevez-vous à l’organisation d’un réseau avec les écoles vétérinaires ?
Ce réseau, unique en Europe, existe déjà en pratique et est sous-tendu également par la sensibilisation des étudiants à l’existence et au fonctionnement du Respe. Il serait probablement souhaitable de renforcer cette sensibilisation dans les enseignements plus spécifiques d’épidémiologie. Il serait intéressant de réfléchir aussi sur la façon dont les institutions réagiraient face à la nécessité de mettre des chevaux en quarantaine ou en lazaret le temps d’un diagnostic, de l’observation de l’évolution d’une maladie connue ou en face d’une situation pathologique potentiellement infectieuse nouvelle.
L’implication des écoles, des infectiologues, des pathologistes, des épidémiologistes dans ce réseau apparaît déterminante, incontournable et nécessaire.
Quelles évolutions souhaiteriez-vous à l’avenir pour répondre à de nouveaux enjeux sanitaires ?
Le renforcement de l’équipe professionnelle basée à Caen pour la logistique, une meilleure collaboration pour les aspects réglementaires avec la Direction générale de l’alimentation (DGAL), l’appui d’épidémiologistes et de pathologistes, un travail commun avec les autres pays de l’Union européenne, une reconnaissance de tout le travail des vétérinaires sentinelles depuis 20 ans et un changement de ce statut pouvant évoluer vers une participation obligatoire pour tout confrère exerçant en équine, un intérêt pour les maladies infectieuses mais aussi pour tout risque sanitaire potentiel dans tous les segments des différentes filières équines sont les évolutions incontournables pour les prochaines années, afin que ce réseau perdure en apportant tous les bienfaits auxquels le monde du cheval est désormais habitué.
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