Du bon fonctionnement d’une équipe d’associés - La Semaine Vétérinaire n° 1832 du 29/11/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1832 du 29/11/2019

MANAGEMENT

ÉCO GESTION

Auteur(s) : FRANÇOISE SIGOT 

Pour les associés d’une clinique, aller dans la même direction tous ensemble ne va pas toujours de soi et peut demander quelques ajustements. Quelques conseils pour relever ce défi.

On ne dira jamais assez, dans une entreprise, si le peloton de tête faiblit il aura du mal à entraîner le reste de l’équipe. C’est pourquoi, il est bon que de temps en temps, au sein d’une clinique, l’équipe d’associés prenne le temps de vérifier qu’elle avance bien dans la même direction, avec les mêmes envies et les mêmes ressentis, comme l’explique Pierre Mathevet, fondateur du cabinet de conseil Tirsev, lors du forum Ergone1. « Si le fonctionnement entre les associés n’est pas bon, il n’y aura jamais d’équipe au sein de l’entreprise », prévient Pierre Mathevet, consultant à destination des cliniques vétérinaires. Pour anticiper ou repérer les dysfonctionnements, il propose aux associés de prendre un peu de temps, chaque année, pour faire le diagnostic de leur fonctionnement. « Cet outil permet de prendre conscience qu’il existe des ressentis différents entre associés et cette prise conscience est la clé du changement », assure Pierre Mathevet.

Un travail sur les quatre piliers fonctionnels

Pour exprimer leurs avis, les actionnaires peuvent travailler à partir d’un questionnaire permettant de passer en revue le partage de l’information au sein de l’entreprise, la façon dont les associés travaillent les uns avec les autres, comment ils décident entre eux et quelles sont leurs relations. L’ensemble formant les quatre piliers fonctionnels de l’entreprise. Chaque thème est questionné à travers des affirmations notées de 4 à 1 suivant que l’on est totalement d’accord avec l’affirmation ou pas du tout. Le partage de l’information permet de s’intéresser à la communication interne ; travailler ensemble met en avant les valeurs partagées, les objectifs communs ; décider ensemble nécessite de passer en revue les règles de gouvernance et les modes de fonctionnement ; enfin, entretenir des relations permet de vérifier si les associés se connaissent bien.

Agir sur les dysfonctionnements

Il ne reste plus qu’à additionner les résultats pour évaluer le fonctionnement de l’équipe d’associés. Un total de 16 à 32 points illustre de “gros problèmes”, entre 32 et 48 points met en lumière « quelques problèmes significatifs » et, au-delà, seuls quelques petits éléments sont à ajuster. Au-delà des résultats globaux, les écarts importants d’interprétation (deux associés sur quatre attribuent un 4 et les autres un 1) doivent aussi inciter à agir. Le plus gros du travail commence donc au regard des résultats car ils doivent servir à mettre en place des actions correctrices. « Il faut travailler ensemble pour trouver des solutions et fixer un calendrier et des objectifs pour les mettre en œuvre », conseille Pierre Mathevet. à défaut, les bonnes intentions risquent fort de ne pas être suivies de résultats et les fossés se creuseront encore un peu plus.

1 Du 10 au 11 octobre dernier à Lyon (Rhône).

QUELQUES EXEMPLES D’AFFIRMATIONS À NOTER

Les items du questionnaire sont à adapter au regard de l’organisation de chaque clinique. Pierre Mathevet livre toutefois quelques exemples.

•Sur le partage des informations, une affirmation peut être : « Nous nous donnons régulièrement des nouvelles sur les sujets et projets en cours ».

•Travailler ensemble peut s’incarner à travers « nous avons défini ensemble une vision commune pour l’entreprise ».

•Décider ensemble, questionner sur « nous avons défini un mode d’arbitrage en cas de divergence de vue et nous l’appliquons ».

•Entretenir des relations par « nous nous connaissons bien les uns les autres ».