Plus d’effets indésirables déclarés en 2018 - La Semaine Vétérinaire n° 1832 du 29/11/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1832 du 29/11/2019

PHARMACOVIGILANCE

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL  

En 2018, les vétérinaires étaient à l’origine de plus de 90 % des déclarations de pharmacovigilance faites à l’Agence nationale du médicament vétérinaire. Ils ont rapporté davantage d’effets indésirables chez l’animal.

Le nombre de déclarations de pharmacovigilance transmises à l’Agence nationale du médicament vétérinaire (Anses-ANMV) s’élève à 4 750, selon le rapport1 2018 sur la surveillance des médicaments vétérinaires en postautorisation de mise sur le marché, publié en octobre dernier. Cela représente une hausse de 14 % du nombre total de déclarations d’effets indésirables survenus chez l’animal ou l’homme à la suite de l’administration ou au contact d’un médicament vétérinaire, ou chez l’animal après avoir reçu, dans le cadre de la cascade, un médicament à usage humain. Les carnivores domestiques restent en tête des déclarations en 2018, avec 80 % des cas. 2 097 signalements ont concerné des chiens et 1 424 des chats. Les bovins et les porcins arrivent loin derrière, avec respectivement 385 et 104 déclarations.

Les vaccins en tête des signalements

Les déclarations d’effets indésirables chez l’animal représentent 88 à 90 % des signalements. Celles-ci ont augmenté de 8 % en 2017, quel que soit le circuit de transmission des cas, et représentent 3 822 cas signalés. Comme en 2017, les vaccins sont les principaux produits qui ont fait l’objet d’une déclaration d’un effet indésirable. Cette classe thérapeutique représente 1 787 signalements, soit 32 % du total. L’agence note que les déclarations concernent « la plupart des espèces sauf les chats et les abeilles pour lesquels ce sont les antiparasitaires externes qui sont le plus cités ». En 2018, la majorité des effets indésirables sont survenus chez les chiens (944 cas), suivis des chats (289) et des bovins (264). À noter que 122 cas ont concerné les porcins. Les antiparasitaires externes représentent, quant à eux, 21 % des déclarations, avec 1 171 cas. La prédominance des cas chez les chiens et les chats peut expliquer cette tendance. Ces deux espèces représentent respectivement 590 et 510 cas en 2018. L’ANMV rappelle que l’exploitation de ces déclarations permet de compléter la rubrique “Effets indésirables” des résumés des caractéristiques des produits (RCP) de certains médicaments, afin de « tenir compte des informations nouvelles obtenues par le biais de la pharmacovigilance ».

Plus de cas survenus chez l’homme

Pour 2018, 71 médicaments ont été concernés, contre 43 en 2017. Des nouveaux effets indésirables ont été ajoutés, ainsi que des mises en garde, contre-indications et précautions d’emploi. Leur incidence d’apparition a également été modifiée. L’agence note aussi une nette augmentation (+ 45 % par rapport à 2017) des cas survenus chez l’homme à la suite de l’utilisation de médicaments vétérinaires. Cette tendance est liée « à une évo lu tion de procédures et non à une augmentation soudaine du nombre d’effets indésirables chez l’homme ». Depuis fin 2017, les centres antipoison humains transmettent les effets indésirables enregistrés chez l’homme au Centre de pharmacovigilance vétérinaire de Lyon (CPVL). L’agence prévoit une publication spécifique des cas humains enregistrés en 2018. À noter, enfin, que le nombre de déclarations de suspicion de manque d’efficacité a augmenté en 2018 pour la plupart des espèces.

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