Antibiotiques : l’exposition des animaux tend à se stabiliser - La Semaine Vétérinaire n° 1833 du 06/12/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1833 du 06/12/2019

MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL  

L’indice d’exposition des animaux aux antibiotiques (Alea) est stable entre 2017 et 2018 (+0,7 %). Des disparités existent selon les espèces, les familles d’antibiotiques et les formes pharmaceutiques.

Le rapport1 2019 sur le suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France en 2018, publié chaque année par l’Agence nationale du médicament vétérinaire (Anses-ANMV), note une stabilisation de la consommation d’antibiotiques en médecine vétérinaire. Entre 2017 et 2018, l’indice d’exposition des animaux (Alea) à ces spécialités a progressé seulement de 0,7 %. Pour l’agence, qui a tenu une conférence de presse le 15 novembre à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), ces résultats sont globalement très positifs « mais indiquent que des limites pourraient avoir été atteintes pour certaines familles. » Dans le détail, il existe des variations entre les espèces, les familles d’antibiotiques et par forme pharmaceutique. Ainsi, les traitements injectables ont augmenté de 7,1 % entre 2017 et 2018, de même que le nombre de traitements intramammaires par vache laitière, pour lesquels l’agence note + 6,1 % par rapport à 2017.

Un rebond pour les critiques

Sur la période de référence, le rapport souligne une baisse de l’exposition des animaux aux antibiotiques via les prémélanges médicamenteux (- 12 %) et de celle des poudres et des solutions orales (- 1,9 %). Concernant les antibiotiques critiques, en 2017, l’exposition aux céphalosporines de dernières générations avait diminué de 94,1 % par rapport à 2013. Mais en 2018, l’agence note un recul moindre, de 93,8 % par rapport à 2013 toutes espèces confondues. Elle observe même une augmentation de 6,2 % sur la même période (bien plus chez les bovins : + 9,3 %). L’exposition aux fluoroquinolones avait chuté de 87,8 % par rapport à 2013. Cette baisse n’est plus que de 86,1 % en 2018 par rapport à 2013. Pour cette famille d’antibiotiques une hausse de 14,2 % a été observée en 2018. « Ceci s’explique par une forte augmentation de l’utilisation des injectables (+ 52,4 % toutes espèces confondues) et une diminution de l’utilisation des fluoroquinolones par voie orale (- 26,9 %) », indique le rapport.

Les autres indicateurs en baisse

En 2018, l’exposition à la colistine a baissé de 55,2 % par rapport à l’exposition moyenne calculée pour les années 2014 et 2015. L’objectif fixé par le plan ÉcoAntibio 2 est atteint pour la filière porcine (+ 63,2 %) et en voie de l’être pour les filières bovine (- 47,9 %) et avicole (- 49,1 %). Les indices autres que l’Alea sont en diminution. En 2018, le volume total des ventes s’élève à 471 tonnes d’antibiotiques, soit une baisse de 5,5 % par rapport à 2017. « Il s’agit du tonnage le plus faible enregistré depuis le début du suivi en 1999 (1 311 tonnes) (...). Cette évolution est en grande partie imputable à une diminution des ventes d’antibiotiques administrées par voie orale. » Par ailleurs, l’agence observe que, depuis 2011, la diminution du poids vif traité jour pour les bovins, les porcs et les volailles est de 54,2 % avec les valeurs de références françaises et de 48,2 % avec les européennes. De même, l’indicateur d’exposition aux antibiotiques pour ces trois espèces a diminué de 38,2 % depuis 2011, en prenant en compte les valeurs de référence françaises. Cette baisse est de 4,3 % pour ce qui concerne les valeurs de référence européennes.

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