De la nutrition au menu des vétérinaires - La Semaine Vétérinaire n° 1833 du 06/12/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1833 du 06/12/2019

Edito

Auteur(s) : VALENTINE CHAMARD 

Il n’aura jamais été autant question de nutrition vétérinaire qu’en cette fin d’année. Pas moins de quatre innovations majeures dans le domaine ont été remarquées lors du dernier congrès de l’Afvac. Purina a ainsi présenté son aliment promettant de révolutionner la vie des propriétaires de chats allergiques à cet animal, grâce à l’incorporation dans la formule d’anticorps anti-Fel d1 qui neutralisent cet allergène dans la salive du chat. La société a, part ailleurs, monté la plateforme #YAQuoiDansSaGamelle, pour faire acte de transparence sur la composition des aliments industriels. Royal Canin, de son côté, a lancé, avec force communication vers le grand public, sa gamme Individualis, qui, comme son nom l’indique, propose un aliment sur mesure fondé sur le diagnostic vétérinaire, l’âge, le poids, les facteurs de risque et les éventuelles maladies de l’animal. 10 000 combinaisons, calculées par un algorithme, sont ainsi possibles, avec prise en charge des comorbidités. Hill’s a, quant à lui, élaboré la formulation Gastrointestinal Biome, qui nourrit le microbiome de l’animal, mettant ainsi en application les multiples études démontrant l’importance du microbiote au niveau digestif mais aussi systémique. Enfin, plus discrète néanmoins remarquée dans les allées de l’exposition commerciale du congrès, la société Fung Feed a mis au point une gamme de pet food à base d’insectes, avec pour credo une alimentation saine et responsable. Si les industriels s’y intéressent autant, c’est que les propriétaires – qu’ils soient allergiques, avides de transparence, en demande de soins personnalisés ou sensibles aux nouvelles tendances – sont en demande. Une occasion formidable pour les vétérinaires de s’intéresser (enfin) à la nutrition, cette première médecine, qui, il faut bien le reconnaître, est le parent pauvre de la formation initiale et, de fait, ne fait pas partie de l’ADN de la profession a contrario de la médecine, de la dermatologie ou de la chirurgie… Bien que présents dans toute structure vétérinaire, l’aliment et le complément alimentaire sont un peu les compagnons fidèles mais délaissés, par méconnaissance, des vétérinaires. Pourtant, tous les indicateurs sont désormais au vert pour les valoriser et pour que le vétérinaire devienne le nutritionniste avisé tant attendu par la clientèle. Saisissons notre chance, sans quoi nul doute que des nutritionnistes autoproclamés et de tous poils s’empareront du sujet ●